Un pub (contraction de public house) est un établissement dans lequel l’on consomme des boissons généralement alcoolisées (bière, whisky) qui se trouve en grand nombre en Grande-Bretagne, en Irlande, et en Bretagne, mais qui s’est également exporté dans d’autres pays anglo-saxons comme l’Australie. Il fait partie de la tradition de vie britannique, où il est d’usage de se rendre au pub en soirée afin de boire un verre entre amis. Il est par ailleurs possible d’y manger : la plupart des pubs servent aussi des repas chauds. Il faut être majeur (18 ans) pour pouvoir entrer dans un pub et y boire de l’alcool.
Tous les pubs ne se ressemblent pas ; certains sont résolument orientés vers la jeunesse en diffusant une musique populaire à fort volume ; d’autres sont plus calmes et accueillent des classes d’âge plus diverses. Les premiers se rapprochent des boîtes de nuit, mais on y danse beaucoup moins. On les trouve davantage en centre-ville. Les seconds sont plus courants en périphérie et dans les campagnes anglaises, galloises, écossaises ou irlandaises. L’Irlande est réputée pour la qualité de ses pubs.
Au Royaume-Uni, le patron d’un ou plusieurs pubs est appelé « publican » ou « landlord ».
Depuis la Première Guerre mondiale et jusqu’au moins la fin des années 1970, sur décision du gouvernement qui craint que la bière ne détourne les ouvriers de la production d’armement, les pubs ferment à 21 h à Londres et 20 h dans le reste du pays.
En Angleterre, la législation contraignait les pubs à fermer à 23 h. La précocité de ces fermetures conduisait les clients à consommer plus rapidement en fin de soirée, ce qui développa l’alcoolisme. Pour contrer cela, la législation a été modifiée et les pubs peuvent désormais rester ouverts plus tard.
Plusieurs pubs, notamment dans le sud-est du pays, commencèrent à accueillir des concerts de groupes rock dans les années 1970, donnant naissance au mouvement Pub rock, qui a influencé la musique britannique et irlandaise des années 60, 70 et 80, jusqu’à l’arrivée massive de la dance et de la techno qui ont pénétré certains pubs, surtout fréquentés par les jeunes et les étudiants.
La naissance progressive de l’Union européenne et de programmes comme Erasmus ont permis, grâce aux étudiants et aux amateurs de bière à la pression, la diffusion dans toute l’Europe du modèle du pub, avec bien sûr des variantes locales, régionales ou nationales. Ainsi, on trouve facilement des pubs non seulement dans les grandes villes d’Espagne, du Portugal, d’Italie ou de Grèce, mais aussi dans les villes des pays scandinaves, de Pologne, de la République tchèque ou d’Allemagne. La France compte plusieurs milliers de pubs, plutôt dans l’Ouest et le Nord à proximité de l’Angleterre ou dans des régions ayant un lien fort, parfois ancien, avec les îles britanniques (Normandie, Poitou-Charentes, Aquitaine…) et également dans le Nord-Est comme à Autun en Bourgogne. Mais ce sont les régions du Sud de la France qui ont connu depuis dix ans le plus grand nombre d’ouvertures.
Comme le café ou la discothèque, le pub est un lieu de sociabilité qui a conquis le monde entier, surtout dans les grandes villes cosmopolites où existe une consommation de bières étrangères (anglaises, irlandaises, écossaises, australiennes…) importante.
Malgré une apparente vitalité, le « pub » subi la forte concurrence avec d’autres types d’établissements (cafés, bars, clubs, discothèques…), la baisse de la consommation d’alcool, le vieillissement de la population des consommateurs ainsi que le changement des mœurs, des modes de vie et du rapport à la santé, mettent en danger la pérennité de nombreux établissements. Le pub est même un lieu en voie de disparition à Londres, dans sa banlieue et plus largement en Grande-Bretagne, pourtant à l’origine de ce type d’établissement.
Le pub crawl
Le « pub crawl » ou barathon en français, ou encore faire la tournée des grands ducs, est une tournée des pubs ou des bars, d’une même rue, d’un même quartier ou bien d’une ville, en une seule nuit au cours de laquelle on boit un verre d’alcool (le plus souvent une bière, mais parfois un gin, du whisky, un cocktail, etc.) dans chacun d’eux.
Au Royaume-Uni, les « pub crawl » traditionnels sont généralement des soirées spontanées au cours desquelles les participants se donnent rendez-vous quelque part pour boire un verre puis décident ensuite en prendre un autre et ainsi de suite.
De nos jours, il existe dans de nombreux pays européens et occidentaux des « pub crawl » organisés, qui permette habituellement durant ces soirées de bénéficier de shots gratuits ainsi que de réductions sur des sélections d’alcool. De plus, lors de la plupart de ces « pub crawls » organisés, il est possible de participer à des jeux à boire.
On peut participer à un pub crawl seul ou avec des amis, le but étant de passer une bonne soirée dans une ambiance cosmopolite.
Notons également l’existence de nombreux barathons organisés chaque année en circuits à travers la ville et ouverts à tous (surtout au Royaume-Uni), le plus souvent le jour de la Saint-Patrick ou encore à l’occasion de l’Oktoberfest de Munich.
Binge drinking
Le « binge drinking » est un terme anglo-saxon, traduit par « alcoolisation ponctuelle importante » (API) dans un temps très court, avec recherche d’ivresse, connu pareillement sous le terme « d’intoxication alcoolique aiguë » ou « alcoolisation massive ». Il concerne principalement les jeunes, en particulier ceux âgés entre 15 et 25 ans. Il correspond à un état d’ivresse aiguë avec des spécificités propres. Contrairement à une addiction, le « binge drinking » est un comportement choisi. L’effet recherché est l’ivresse obtenue le plus rapidement possible. Or c’est précisément cette vitesse de consommation qui est dangereuse.
Cette pratique n’est pas le symptôme comportemental d’une dépendance, bien qu’il multiplie par 3 le risque de devenir alcoolo-dépendant chez les jeunes entre 18 et 25 ans.
Au Royaume-Uni et en Irlande, le « binge drinking » est considéré comme un problème majeur de santé publique. Aux États-Unis, près de 25 % des Américains ont déjà pratiqué le « binge drinking ».