Le Sandwich

Lord Sandwich

John Montagu, 4e comte de Sandwich, 1783, par Sir Thomas Gainsborough

Si l’on ne connaît pas l’origine du sandwich, casse-croûte généralement composé de deux ou plusieurs tranches de pain, avec un ou plusieurs ingrédients entre elles, on sait que le terme « sandwich » tire son nom par convention de John Montagu, 4ᵉ comte de Sandwich (né le 13 novembre 1718 et mort le 30 avril 1792) qui en faisait grand usage.

Selon un contemporain du comte, le voyageur français Pierre-Jean Grosley rédigea un récit, intitulé Tour to London, dans lequel il rapporte que John Montagu était un grand joueur et qu’un jour de 1762, engagé dans une partie interminable, un domestique lui apporta deux tranches de pain garnies, entrelardées de morceaux de viande froide, de tranches de concombre et de fromage. Il aurait trouvé que ce plat revêtait deux qualités essentielles à ses yeux : le fait qu’il n’avait pas besoin de quitter la table de jeu pour s’alimenter et que la conception du plat lui permettait de conserver les mains propres.

Cependant, cette anecdote tient vraisemblablement de la légende, car il est peu probable que le comte de Sandwich, qui occupait de hautes fonctions gouvernementales, ne lui laissaient guère de temps pour jouer dans de longues parties endiablées. Mais plus vraisemblablement à son bureau dans lequel il consommait sur le pouce, un peu de pain garni de viande, comme cela en était l’usage au XVIIIᵉ siècle pour les politiciens, les diplomates, mais aussi les hommes d’affaires, afin d’éviter la coupure du déjeuner, restaient à leur bureau et consommaient des aliments froids de type assiette anglaise avec du pain.

Ce type de repas fut consommé bien avant ladite invention du sandwich, notamment en Angleterre où le chercheur Mark Morton a découvert l’usage, dans certaines pièces issues du théâtre anglais populaire des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, des expressions telles que bread and meat (« pain et viande ») ou bread and cheese (« pain et fromage »), mais également dans d’autres parties du monde.

Selon Lord Byron, le sandwich semble devenir d’un usage courant en France dans les années 1830.

Dans les années 1930, le sandwich (généralement un morceau de baguette garnie) devient très populaire auprès des travailleurs qui le consomment pendant leurs pauses. Cet usage ne s’est pas perdu et s’est même élargi à l’ensemble des classes sociales après 1945.

Le sandwich est simple à préparer et portable.

Il ne nécessite pas d’être réfrigéré s’il est consommé assez rapidement, et il n’a pas besoin non plus d’être réchauffé, ce qui se révèle être bien pratique dans certaines circonstances, comme sur les chantiers, les longs déplacements ou dans la nature. De plus, il se mange sans utiliser de couverts.

Un sandwich est en général composé de pain et d’un assortiment simple, tel que le jambon, le fromage ou le thon, accompagné ou non de beurre, de sauce, d’œuf ou de crudités.

À la suite de sondages, entre 2000 et 2016, des habitudes alimentaires des Français, le sandwich arrive 3e dans le top des aliments favoris.

Le sandwich parisien ou jambon beurre

Jambon-beurre au jambon découenné et dégraissé (au premier plan).

Le « Sandwich parisien » ou « jambon beurre » ou parfois appelé juste « parisien » est un sandwich composé d’une demi-baguette de pain fendue dans laquelle on a tartiné du beurre et placé des tranches de jambon de porc cuit, dit « jambon blanc » et parfois accommodé avec des cornichons.

Souvent consommé au déjeuner, il est l’archétype du repas populaire que les travailleurs français commandaient traditionnellement dans les bistros le midi, ou qu’ils consomment en pique-nique. Il est à ce titre le repas le plus consommé en France, seul pays où les parts de marché du sandwich ne chutent pas face à celles du hamburger.

En 2009, selon un article du “nouvel obs”, les Français achètent annuellement 830 millions de jambon-beurres, soit plus de 2,2 millions par jour, ce qui représente 72 % de la consommation nationale totale des « sandwiches baguette », eux-mêmes couvrant 64 % de la consommation totale de sandwiches en France.

En 2017, selon un article de l’essentiel, pour la première fois en France, les ventes de hamburgers ont dépassé celles du jambon-beurre.

Le club sandwich

Exemple de club sandwich.

Le club sandwich est un sandwich d’origine américaine, composé de deux étages de garniture séparés par des tranches de pain souvent toastées. Il est normalement coupé en quartiers, qui sont disposés à la verticale, la pointe vers le haut et retenus par des cure-dents.

Il existe plusieurs histoires sur l’origine de ce sandwich, mais la première référence connue du sandwich est datée 18 novembre 1889 dans un article paru dans The Evening World qui y détail la première recette : « Deux morceaux de pain Graham (fabriqué à partir de fins gruaux de blé complet) grillés, avec une couche de dinde ou de poulet et jambon entre eux, servi chaud ».

S’il semble que son origine de New-Yorkaise soit établie, sa paternité est revendiquée par « l’Union Club » de New York et par le « Saratoga Springs » de New York qui est l’origine la plus fréquemment évoquée en 1894.

Il aurait alors traversé l’Atlantique pour aller en Angleterre avant d’atterrir en France dans les années 1930 grâce à l’implantation des premiers bars anglais à Paris, puis les palaces parisiens avant de conquérir l’hexagone.

Sandwich BLT.

Les ingrédients du club sandwich varient selon les origines et dans le temps. Tout comme dans un sandwich BLT (Bacon, Lettuce, Tomato), les éléments de base sont des tranches de bacon grillé, de la laitue émincée et de la tomate tranchée avec une garniture de mayonnaise et de filet de poulet ou de dinde, le tout empilé entre deux ou plus souvent trois tranches de pain de mie, généralement grillées.

Il existe plusieurs variantes additionnées de tranches de fromage à pâte dure, Cheddar, Comté, Gouda…, mais également d’œuf cuit dur, d’autres remplace le bacon par du jambon, du poulet ou du rosbif ou encore d’autre où la viande est remplacée par du poisson (thon, saumon fumé) ou du homard. Les variantes haut de gamme incluent le club des huîtres, le club du saumon et le crabe dormeur.

Ce sandwich peut être servi accompagné de mayonnaise, de divers types de moutarde et de cornichons tranchés peuvent être ajoutés.

Le sandwich est habituellement servi avec un accompagnement de coleslaw (salade de chou) ou de salade de pommes de terre, et habituellement garni d’un pickle (cornichon) et accompagné de frites.

Le Dagobert

Un Dagobert jambon crudités

Un Dagobert en Wallonie, Broodje smos en Flandre ou Broodje gezond aux Pays-bas, mais aussi appelé « club » à Bruxelles, est, un sandwich composé de baguette garnie de jambon, agrémenté de fromage (souvent du gouda) et de nombreuses crudités, au choix : laitue, rondelles de cornichons, petits oignons au vinaigre, tomates, concombre, carottes râpées (parfois mélangées à du céleri-rave râpé également), œufs durs, le tout nappé de mayonnaise.

Habituellement, on distingue le Dagobert, du club par l’ajout de rondelles d’œuf dur dans ce dernier.

Son nom wallon vient de la bande dessinée américaine, Blondie, dont le mari Dagwood, nommé Dagobert dans la version française, se prépare régulièrement des sandwiches gigantesques.

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