Les clubs

Le club s’oppose à la notion de pub (public house), à l’instar des collèges et des sodalités de l’antiquité qui regroupaient des personnes ayant un intérêt commun, les clubs anglais vers le XVᵉ siècle n’étaient que des rassemblements périodiques informels d’amis dans le but de dîner ou de boire ensemble.

Le mot club vient du moyen anglais clubbe qui désigne une association, un groupement de personnes. Attesté au XVIIᵉ siècle, mais reste difficile à expliquer à partir du premier sens « gros bâton ». On suppose que le sens de « groupe de personnes » est né de celui de « masse, agrégat » dans le sens de mettre ensemble, se cotiser, agréger, regrouper « d’où » mettre en association, grouper en un club.

En 1659, John Aubrey écrivit : « Nous utilisons maintenant le mot « clubbe » pour une sodalité dans une taverne ».

Social club

Un club social peut être un groupe de personnes ou le lieu où elles se rencontrent, généralement formé autour d’un intérêt, d’une occupation ou d’une activité commune. Les exemples incluent : les clubs de lecture, les clubs d’échecs, les clubs de manga, les country clubs, les œuvres caritatives, le club de pêche, le club de jeu, les clubs de gentlemen (appelés clubs privés aux États-Unis), clubs de chasse, clubs d’officiers militaires, clubs politiques, clubs scientifiques, clubs universitaires, Communautés chrétiennes et autres clubs religieux.

En opposition aux « gentlemen’s club », des « Working men’s clubs » (clubs de travailleurs) se sont développés en Grande-Bretagne à l’époque victorienne en tant qu’instituts où les hommes de la classe ouvrière pouvaient assister à des conférences et participer à des activités récréatives.

De nombreux « social club » furent créés au Royaume-uni par des membres de la classe moyenne, au cours du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle, durant le mouvement de tempérance, qui sévissait dans les pays anglophones, scandinaves et majoritairement protestants. Jusqu’en 1902, les clubs britanniques n’étaient pas contrôlés par un système de licences sur la vente d’alcool, jusqu’à la création d’une loi. La loi adoptée avait pour objectif principalement de contrôler l’abus des « clubs » créés uniquement dans le but de la vente et la consommation d’alcools. La loi exigeait l’enregistrement de chaque club dans lequel des boissons alcoolisées étaient fournies aux membres ou à leurs invités. Avec le temps les choses ont évoluée et certain sont devenus des clubs de divertissement : bar, restaurant, salle de spectacle, salle de jeux, voir de lieu de strip-tease (strip club).

En règle générale au Royaume-Uni, un club social a un statut (ou charte) qui énonce les buts du club, sa structure, le lieu de ses activités, les critères de ses membres, les critères d’adhésion et diverses autres règles. Les clubs britanniques sont généralement dirigés par un comité qui comprendra également trois postes de « dirigeants » : président, secrétaire et trésorier.

Gentlemen’s clubs

Un gentlemen’s club est, au sens traditionnel et dans la culture britannique, une association d’individus issus habituellement de la « haute société », et se considérant comme des « honnêtes hommes », se rassemblant par groupe d’affinité, à la fois érudits et philanthropes, et se réunissant dans le but de partager des connaissances, des réseaux, des idées politiques et plus habituellement culturelles, et des loisirs.

Cette tradition, dont on trouve des traces dès la période élisabéthaine, se structure en fonction de codes précis au milieu du XVIIIᵉ siècle et se développe principalement au Royaume-Uni, dans les pays scandinaves et la Russie. Le phénomène connaît son apogée dans les années 1880, avec la création de clubs bien spécifiques tel :

  • les country clubs, où l’on peut pratiquer des sports tels que le tennis, l’équitation, le golf et le polo et participer à des événements mondains ;
  • les yacht-clubs, où l’on pratique le nautisme à voile ou à moteur ou l’aviron ;
  • ou autres hunting clubs, où l’on pratique la chasse, à courre, à l’arc.

Ces clubs sportifs, généralement privés, sont gérés par leurs membres qui doivent payer des frais d’adhésion.

Aujourd’hui, ce phénomène tend à disparaître et à être remplacé par les clubs services, tel : le Rotary International, le Lions Clubs, le Kiwanis ou encore la Junior Chamber International (en France : la Jeune chambre économique).

Les military officers clubs, connu sous le nom de « club O », sont similaires à des gentlemen’s club pour les officiers des forces armées. Peu de military officers clubs ont survécu à la fin de la guerre froide.

L’évolution du club, du moins à Londres, se fait parallèlement à celle des loges de la franc-maçonnerie anglaise qui sont tolérées depuis la Glorieuse Révolution. Les lieux de réunions sont principalement, au départ, dans des tavernes (une salle privatisée à l’étage) et des coffee-houses (café) à thème et non dans des pubs, puis dans des lieux résolument privés, spécialement dédiés à cet usage : les clubs house qui ont donné naissance au club sandwich et au fauteuil club.

Certains ont près de trois siècles d’existence, comme le White’s ou le Beefsteak Club et furent pour certains individus des moteurs d’ascension sociale et de lobbyisme. Pour en être membre d’un club, il faut répondre à certains critères socio-économiques, être coopté, payer une cotisation, ce n’est donc pas un lieu public.

Dans la fiction, Mycroft Holmes, le mystérieux frère de Sherlock, passe l’essentiel de son temps dans un club issu de l’imagination de Conan Doyle : le Diogene’s club.

Ce contenu a été publié dans Gastronomie et terroirs, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.