L’Inländer-Rum (également orthographié Inländerrum ou Inländer Rum) est un ersatz de rhum produit en Autriche depuis le XIXᵉ siècle. Généralement produit avec un degré d’alcool compris entre 38 % à 40 %, mais il peut parfois atteindre 80 % d’alcool comme dans Stroh 80. L’Inländer-Rum est particulièrement populaire en Autriche, dans les pays l’ancien empire austro-hongrois et en Allemagne.
L’Inländer-Rum est un des ingrédients de certains plats de la cuisine viennoise où il apporte un goût spécifique. Il est aussi l’un des composants du « Jagertee » qui est une sorte de grog mélangeant du « Inländer-Rum » (ou rhum autrichien Stroh) à du thé noir, des épices et du sucre. Il est servi chaud et est traditionnellement consommé pendant l’hiver dans les régions de l’Europe centrale.
Bien que contesté, l’origine du nom remonterait au XVIIIᵉ siècle et aurait été une liqueur amère à base de plantes médicinales, que l’on consomme en tant qu’apéritif ou digestif. Mais la version la plus admise est que l’origine de l’Inländer-Rum remonte au XIXᵉ siècle et l’Autriche-Hongrie, où le rhum n’était pas toujours disponible en quantités suffisantes dans l’empire danubien, en raison de son absence de colonies dans lesquelles poussait la canne à sucre nécessaire à la production de rhum et un pharmacien de Krems an der Donau qui réussi à préparer un ersatz de rhum à partir d’alcool éthylique, d’eau, de divers arômes et colorants avec un goût et une apparence de rhum.
Il fut beaucoup utilisé dans les empires centraux comme produit de substitution au rhum, notamment dans les gâteaux traditionnels austro-hongrois.
En Europe centrale, le Stroh produit à Klagenfurt en Autriche par l’entreprise fondée par Sebastian Stroh en 1832, est devenu synonyme de type de boisson. À partir des années 1990, Stroh s’est considérablement développé en Europe du Nord et de l’Est.
La législation européenne réservant l’usage du nom « rhum » aux produits dérivés de la canne à sucre, non aromatisés, ce type de produit ne pouvait donc pas légalement porter le nom de rhum.
Depuis le 1er janvier 1999, pour pouvoir utiliser le terme « rum » (Rhum) l’Inländer-rum doit obligatoirement être issue de la transformation de la canne à sucre, ce qui n’était pas le cas auparavant. Avec le nom de Inländer-Rum, le produit peut être distingué du vrai rhum importé.
Depuis le 1er janvier 2003, les boissons non conformes à la nouvelle réglementation comme celles fabriquées à partir de pommes de terre ou de betteraves sucrières sont commercialisées sous d’autres noms, par exemple Inländer Spirituose (Autriche), Tuzemák (Tchéquie) ou Hajós (Hongrie), Domači ou Čajni (Croatie), etc.
Depuis 2008, le rhum 100 % autrichien est également désigné comme spécialité autrichienne protégée par une directive de l’Union européenne.