Les roses de Joséphine

Une Rose appelée Joséphine

L’impératrice Joséphine dite Joséphine de Beauharnais, née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, le 23 juin 1763 dans une famille de Békés aux Trois-Îlets en Martinique et décédée en son château de Malmaison à Rueil-Malmaison le 29 mai 1814. Elle fut la première épouse de l’empereur Napoléon Ier de 1796 à 1809. À ce titre, elle est impératrice des Français de 1804 à 1809 et reine d’Italie de 1805 à 1809.

Elle aura deux enfants, Eugène et Hortense, d’un premier mariage avec Alexandre de Beauharnais qui sera victime de la Révolution française, exécuté durant la Terreur. Eugène et Hortense seront adoptés par Napoléon. Hortense de Beauharnais, sera la mère du futur Empereur Napoléon III. C’est Napoléon qui l’appelle le premier, Joséphine, en transformant son deuxième prénom et ne sera appelée « Joséphine de Beauharnais » qu’après son divorce en 1809.

Une femme de réseau

Quittant les Antilles très tôt, Joséphine s’immisce dans la société aristocratique parisienne et fréquente les salons dans lesquels elle est initiée en Franc-maçonnerie. Aimant la vie mondaine et les beaux atours, elle rivalise d’élégance dans les salons et fait partie des quelques femmes qui incarnent et déterminent les tendances de la mode de son époque, se plaçant en tête de celles qu’on a appelées les Merveilleuses.

Devenue Consulesse (1799-1804), puis Impératrice des Français (1804-1809) et Reine d’Italie (1805-1809), femme de culture et de réseau, elle sera initiée très tôt (vers 1780) à la franc-maçonnerie au sein de la loge de la Triple Lumière et deviendra Grande Maîtresse. Elle participe grandement au renouveau de la Franc-maçonnerie que l’empereur entend contrôler. Elle s’emploie notamment à ranimer l’activité des loges féminines dites « d’adoption », principalement constituées de filles, d’épouses et d’amies proches de francs-maçons et essentiellement et tournées vers la « charité avec ostentation », une sorte d’ancêtre du Charity-business.

Dès le Consulat, elle s’informe de la situation politique par le biais notamment des ministres Talleyrand et Fouché et joue de son influence auprès du corps diplomatique. Devenue Impératrice, son rôle se renforça, Napoléon, dans sa stratégie de pouvoir et afin de renforcer son emprise sur la société, lui attribue ainsi un rôle officieux : outre le fait de l’accompagner dans la plupart de ses déplacements officiels, une obligation protocolaire impose dès lors aux membres du corps diplomatique de rendre visite à Joséphine en sortant des audiences officielles.

Rôle qu’elle tiendra, malgré son divorce en 1809, jusqu’à la fin de vie, puisque : bien que sujette à de nombreux malaises, elle accepte de recevoir le Tsar Alexandre Ier, le 14 mai 1814, dans le château de Saint-Leu, propriété de sa fille Hortense, où elle contracte une pneumonie qui l’emporte le 29 mai 1814 vers midi.

L’amoureuse d’art et de culture

Le couronnement de Joséphine renforce le prestige et le cérémonial qui entoure sa fonction. Elle bénéficie dès lors d’une « Maison de l’impératrice », rassemblant quarante-trois officiers et directement rattachée à la « Maison de l’Empereur ».

Grande amatrice d’art et de musique, elle a encouragé le développement des arts et de la culture en France. Elle a notamment soutenu de nombreux artistes et écrivains, comme le peintre Jacques-Louis David, le sculpteur Antonio Canova et l’épistolière et philosophe Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, plus connue sous le nom de Madame de Staël. Elle a également créé sa propre collection d’art, qui comprenait des œuvres de certains des plus grands artistes de l’époque.

Musicienne accomplie, elle était connue pour son goût raffiné en matière de dance et de musique, en particulier pour la musique italienne. Elle a par ailleurs encouragé la musique à la cour impériale en organisant des bals et des concerts et en invitant des musiciens célèbre à se produire.

Elle possédait aussi une grande collection d’instruments de musique, dont certains étaient très rares et précieux. Par ailleurs, elle a fondé une école de musique pour les jeunes filles nobles, afin de les inciter à poursuivre leur éducation musicale.

Des évènements de prestiges

Les bals et les concerts à la cour Impériale étaient des événements prestigieux, mettant en vedette des musiciens et des chanteurs de renom et réservés aux membres de la noblesse et de l’aristocratie, ainsi qu’aux hauts fonctionnaires de l’Empire. Les invités devaient se conformer à un code vestimentaire strict et porter des tenues luxueuses. Ces événements étaient souvent utilisés par Napoléon pour renforcer son pouvoir et sa légitimité, mais aussi pour impressionner les invités étrangers et les dignitaires, en montrant la grandeur et la richesse de l’Empire français.

Dans le cadre privé, elle a aussi organisé de nombreux événements, généralement plus intimes que ceux organisés par Napoléon, avec un nombre d’invités plus restreints et des soirées plus décontractées qui étaient des événements prestigieux, réservés aux membres de la noblesse et de l’aristocratie, ainsi qu’aux hauts fonctionnaires de l’Empire. Elle a également introduit de nouveaux styles de danse, tels que la valse, à la cour française.

Sous son égide, la cour impériale (et la France) était devenue l’un des centres culturels les plus importants d’Europe à l’époque. Le Palais des Tuileries et le château de la Malmaison étaient reconnus comme des hauts lieux pour les arts.

Un écrin de verdure

De son château de la Malmaison, Joséphine voulut en faire un écrin de ses passions pour les arts et les mondanités et créant ainsi un lieu favorable aux échanges intellectuels, scientifiques et diplomatiques. Pour cela, elle sut s’entourer des créateurs de son époque : peintres, sculpteurs, ébénistes, joailliers, mais aussi architectes, décorateurs et paysagistes.

Passionnée de botanique et d’horticulture, Joséphine qui était aussi nostalgique des plantes exotiques de La Martinique d’où elle était native, réussit à réunir dans les serres de son château de nombreuses plantes exotiques remarquables.

Elle essaya de transformer la grande propriété en : « le plus beau et le plus curieux jardin en Europe, un modèle de bonne culture » et souhaita que « la Malmaison puisse bientôt devenir la source de richesse pour toute la France… ».

Elle a contribué à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment des plantes d’origine subtropicale, notamment dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison.

L’impératrice des plantes

Dès le début du Consulat (1799-1804), Joséphine Bonaparte a entretenu les meilleurs rapports avec le Muséum d’Histoire naturelle, car l’administrateur, le professeur André Thouin lui avait fait parvenir quelques fruits exotiques poussés dans ses serres, afin de lui rappeler ses Antilles d’origine.

Dès lors, Joséphine n’aura de cesse de réussir à acclimater les plantes qui ont charmé son enfance, parce qu’elle aimait vivre en immersion dans les plantes. Elle écrira partout pour avoir de graines ou des plants à acclimater. La botanique était la vraie passion de Joséphine, souvent, elle imposait à son entourage ses dissertations botaniques.

Très au fait en matière botanique, elle suivait avec attention les campagnes impériales de façon à réclamer les plantes qu’elle ne possédait pas encore ou les plants rares qui pouvaient lui servir de monnaies d’échange. En plus de ses prises de guerre, Joséphine complétait ses collections en achetant des graines et des plantes chez les plus grands pépiniéristes européens.

Elle s’associera à John Kennedy (1759-1842), pépiniériste de Hammersmith à Londres, pour financer une mission au Cap d’un botaniste chargé de collecter des plantes nouvelles. À cette époque, les bruyères du Cap étaient très renommées et sa collection fut une des gloires de ses serres.

Ce sont près de 200 plantes nouvelles qui ont fleuri pour la première fois en France à la Malmaison entre les années 1803-1814.

De nombreuses personnes profiteront des largesses de Joséphine. Les grands jardins botaniques français et étrangers, tout comme des particuliers, recevront des graines de Malmaison. Elle envisagea de créer des jardins botaniques dans tous les départements.

L’impératrice est à l’origine de l’acclimatation, dans les Alpes-Maritimes, d’espèces nouvelles plantées dans le jardin botanique de l’École centrale de Nice, créé en septembre 1801, sous l’égide de la Société d’agriculture des Alpes-Maritimes. Elle entreprendra une correspondance suivie avec le préfet des Alpes-Maritimes, et envoie sur la Côte d’Azur de nombreuses plantes en provenance des serres de La Malmaison.

La roseraie de la Malmaison

Acquit en 1771, par Jacques-Jean Le Couteulx du Molay et son épouse, Sophie Le Couteulx de La Noraye, le château de la Malmaison est modernisé, les appartements remeublés et les jardins en partie redessiner à l’anglaise.

En 1799, après l’achat du Domaine de la Malmaison par Joséphine de Beauharnais, la future impératrice, arrangea et développa le jardin ébauché par ses prédécesseurs dans le style anglais, très à la mode de l’époque, et y crée un jardin de roses. Pour ce faire, elle s’entoura de jardiniers et paysagistes de renom comme le botaniste Étienne Pierre Ventenat et l’horticulteur français André Dupont, grand amateur de roses. Elle fit également appelle à des spécialistes venant du Royaume-uni dont des écossais parmi lesquels l’horticulteur Thomas Blaikie et le célèbre jardinier Alexander Howatson.

Avec l’aide du rosiériste André Dupont et du chevalier Étienne Soulange-Bodin (1774-1846) qui était le directeur en titre des jardins de La Malmaison. Elle réunit près de 250 variétés. Elle commissionna le célèbre aquarelliste botanique belge Pierre-Joseph Redouté surnommé « le Raphaël des fleurs » pour immortaliser les fleurs de son jardin. Travaux qu’il publia entre 1817 et 1820 dans son livre illustré intitulé « Les Roses » avec 168 planches des différentes variétés dont 75 à 80 provenant du jardin de la Malmaison.

Son principal fournisseur des roses fut l’horticulteur anglais John Kennedy dont les livraisons par bateau, malgré les guerres entre la France et l’Angleterre, avaient la permission de franchir le blocus maritime, à l’instar du fameux rosier « Hume’s Blush Tea-Scented China » importé de Chine en Angleterre fut l’objet d’un arrangement spécifique entre les Amirautés britanniques et françaises en 1810. Une partie des roses plantées à la Malmaison provenait également des Jardins botaniques royaux de Kew, en Angleterre.

Entre 1803 et 1814, Joséphine de Beauharnais se fait rapporter rapportées des quatre coins du monde des variétés de roses, par les expéditions commissionnées à l’époque par le Premier Consul puis Empereur des Français, pour enrichir la collection.

Dans son jardin, on trouvait essentiellement des Rosa centifolia, des roses mousseux, des roses de Damas, des Rosa moschata et des Rosa gallica mais aussi des chinensis et de nouvelles espèces. La collection de roses de la Malmaison atteint 250 variétés en 1814 dont 167 roses galliques.

Joséphine fut à l’origine de la première description de la culture des roses et des premiers travaux modernes sur l’hybridation des roses réalisée dans sa roseraie par André Dupont. Avant cette date, la plupart des nouvelles variétés cultivées des roses provenaient des mutations spontanées ou des croisements accidentels et, par conséquent, étaient plutôt rares. Des quelque 250 types de roses connues par Joséphine, André Dupont en a créé 25 à la Malmaison.

La popularité des roses dans les jardins a considérablement augmenté sous le parrainage de Joséphine. Elle fut à l’origine de la première exposition de roses en 1810. Joséphine fut également pionnière en attribuant également des noms « modernes » à des variétés cultivées vernaculaires, par opposition aux noms latinisés. Par exemple, le Rosa alba incarnata appelé « Rosier blanc royal » devient « Cuisse de Nymphe » dans son jardin.

Les serres de la Malmaison

En 1800, Joséphine fait construire une orangerie chauffée assez grande pour conserver 300 plants d’ananas.

Trois ans plus tard, elle commande la construction d’une grande serre chauffée accolée à un pavillon de réception. Cet ensemble baptisé la « Petite Malmaison » était situé à proximité du château de la Malmaison, et fut construit entre 1803 et 1805.

C’était la première fois en France que le verre était utilisé sur une surface aussi importante ; la serre de Malmaison peut être considérée comme le précurseur des grandes architectures de verre et de métal du XIXᵉ siècle.

Elle mesurait environ 50 mètres de long sur 19 mètres de large et était partagée en deux sections distinctes :

  • la serre proprement dite, chauffée par douze grands poêles, dans laquelle pouvaient croître des arbres de 5 mètres de haut ; Joséphine y cultive des plantes comme le jasmin, mais aussi la rose, l’hortensia ou la violette de Parme ;
  • en retrait et attenant à celle-ci, un bâtiment abritant une suite de salons, dont un salon central en rotonde, décoré par Louis-Martin Berthault en 1807, d’où il était possible de contempler les plantes rares en se reposant après la visite de la serre ; le pavillon est luxueusement décoré et meublé par les meilleurs artisans de l’époque tels le marbrier Gilet et l’ébéniste Jacob Desmalter.

D’un entretien coûteux, la serre fut démolie dès 1827 et les salons furent redécorés en partie vers 1828 par le nouveau propriétaire, le banquier suédois Jonas-Philip Hagerman.

La ménagerie du parc

Dans le désir de faire de la Malmaison un véritable « jardin des Délices », Joséphine y introduisit également des oiseaux et des mammifères exotiques envoyés à Paris en guise de cadeaux diplomatiques ou rapportés des campagnes napoléoniennes.

Les oiseaux et des animaux de toutes sortes ont commencé à enrichir son jardin, où on leur a permis d’errer librement. À cette époque, la femme de l’Empereur avait dans sa propriété des kangourous, des émeus, des cygnes noirs, des zèbres, des moutons, des gazelles, des autruches, des chamois, des antilopes, des lamas et même un phoque pour n’en nommer que quelques-uns.

Outre l’apparat, la ménagerie de Joséphine s’inscrivait aussi dans les préoccupations scientifiques de l’époque et servait d’objets d’étude au service de la zoologie et des études animales. L’Impératrice entretenait d’étroites relations avec les professeurs du Muséum national d’histoire naturelle.

À l’inverse de la ménagerie de Versailles, théâtrale et fastueuse, celle de Joséphine demeurait modeste. Surtout, les animaux n’étaient point enfermés dans des enclos, mais évoluaient librement dans le parc, s’inscrivant dans l’idée du jardin à l’anglaise qu’était le parc de la Malmaison sous le Premier Empire.

L’héritage de Joséphine

Les collections de roses de la Malmaison ont été une véritable aubaine pour les pépiniéristes français dont le catalogue comptait seulement 25 espèces en 1791 et fut porté à 2562 en 1829 dont beaucoup ont disparu aujourd’hui.

Dans les 30 ans qui ont suivi la mort de Joséphine, les rosiéristes français ont créé plus de 1 000 nouvelles variétés de roses. En 1910, moins de 100 ans après sa mort, il y avait déjà environ 8 000 variétés de roses dans la roseraie de L’Haÿ-les-Roses (Roseraie du Val-de-Marne) du célèbre rhodologue (Spécialiste de la culture des roses) Jules Gravereaux. Ce dernier participe à la restauration de la collection de roses de la Malmaison en retrouvant 198 variétés. Il en profite pour planter dans sa roseraie quelques variétés offrant ainsi un aperçu de la collection de l’impératrice : des roses galliques pour la plupart, aux noms charmants ou évoquant l’histoire de France comme « Cuisse de Nymphe », ou « Chapeau de Napoléon ».

Les hommages à l’impératrice

En 1814, en hommage à Joséphine récemment décédée, le rosiériste français Jacques-Louis Descemet (1761-1839) créé un nouvel hybride de rose gallique (sans doute hybride de Rosa gallica x Rosa majalis, c’est-à-dire un rosier de Francfort) qu’il nomme « Impératrice Joséphine ».

En 1815, Jacques-Louis Descemet qui a de graves difficultés financières liées à l’occupation du nord de Paris par les troupes britanniques à la suite de la défaite de Waterloo, vend à Jean-Pierre Vibert (1777-1866) sa pépinière de Saint-Denis qui la transfère à Chennevières-sur-Marne en août 1815 ainsi que ses dix mille plants et ses dossiers d’hybridation. Ce dernier créa de nombreux hybrides au cours de carrière dont 3 dédiés à Joséphine et à sa famille : en 1823 un cultivar dénommé « Joséphine de Beauharnais », en 1834 une variété dédiée à sa fille « Hortense de Beauharnais » et 1835 il crée une variation de Rosa alba incarnata qu’il nomme « Cuisse de Nymphe émue », clin d’œil à Joséphine qui la surnommait « Cuisse de Nymphe ». En 1837, le rosiériste Jean Laffay nomme un des premiers hybrides remontants en l’honneur de son fils « Eugène de Beauharnais » 30 ans après la mort de l’impératrice, le rosiériste français Jean Béluze crée la rose « Souvenir de la Malmaison » et est nommé ainsi en hommage à Joséphine de Beauharnais et sa roseraie par le Grand Duc de Russie Vladimir Alexandrovitch qui la fit planter dans le jardin impérial de Saint-Pétersbourg. En 1865, le pépiniériste et créateur de roses français Jean-Baptiste Guillot obtient un Rosier Mousseux qu’il nomme lui aussi « Joséphine de Beauharnais » en hommage à l’impératrice.

Plus près de nous, en 2012, les pépinières André Eve créent un rosier hommage dénommé « Jubilé impérial » à l’occasion d’un ensemble de manifestations culturelles organisé à Rueil-Malmaison, sur le thème du couple constitué par Napoléon et Joséphine.

L’aura de la passion de Joséphine pour les roses a inspiré beaucoup de rosomanes et qui est devenu pour certain un véritable modèle. En 2009, Douglas Brenner et Stephen Scanniello dans leur ouvrage « A Rose by Any Name » dénomme Joséphine « la Marraine des maniaques des roses modernes ».

Dispersion du domaine de la Malmaison

Après la mort de Joséphine en 1814, puis l’exil de l’Empereur à Saint-Hélène, le parc de 726 hectares fut surveillé par le botaniste Étienne Soulange-Bodin, qui était très proche des Beauharnais.

Le fils de Joséphine, le prince Eugène de Beauharnais, en hérite, et sa veuve le vend en 1828 au banquier suédois Jonas-Philip Hagerman, qui le revend, en 1842, à la veuve du roi Ferdinand VII d’Espagne et le revend à son tour en 1861, à l’Empereur Napoléon III, qui le remeuble.

Après la guerre de 1870, où l’armée prussienne saccage l’intérieur, une caserne est installée dans le château, propriété de l’État français.

En 1877, l’État vend le domaine à un marchand de biens qui lotit la majeure partie du parc :

  • le château de Malmaison et son parc, qui abrite aujourd’hui le musée national napoléonien ouvert au public.
  • la Petite Malmaison avec son parc, actuellement une propriété privée.
  • le château de Bois-Préau avec son parc abritant l’annexe du musée du château de Malmaison.
  • le domaine de Vert-Mont avec son parc, aujourd’hui propriété privée.

Par la suite, le château connaît alors successivement trois propriétaires, avant d’être acheté en 1895 par la famille Suchet d’Albuféra, qui le revend en 1896, avec un parc réduit à 6 hectares, à un riche mécène, Daniel Iffla, dit Osiris.

L’intention d’Osiris est de rendre à la Malmaison sa splendeur, le château ayant souffert notamment de son occupation par l’armée prussienne. Il choisit pour cela l’architecte Pierre Humbert, célèbre dans toute l’Europe pour ses brillantes restaurations. Ce dernier parvient, au terme de longs travaux bénévoles, à rendre à la demeure son aspect d’origine.

En 1904, trois ans avant sa mort, Osiris lègue la Malmaison avec la « collection napoléonienne » qu’il a constituée, à l’État français.

Le château de La Malmaison est un musée depuis 1905 et fait partie de la Réunion des musées nationaux, présentant le château en son état restitué sous le Consulat et le Premier Empire. C’est un des rares lieux en France à présenter un ensemble homogène de mobilier du Consulat. À voir en particulier la salle du Conseil, en forme de tente militaire, et la bibliothèque.

Le rond-point du pavillon des Guides fait l’objet d’une inscription depuis le 11 juillet 1942 alors que le domaine de la Malmaison, comprenant le château de la Malmaison avec son parc ainsi que toutes les autres constructions qu’il renferme et sa grille d’entrée, parc du château de Bois-Préau et jardin de la villa des Œillets, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1991.

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