L’Humanisme

Aux origines de l’humanisme

« L’humanisme est un mouvement intellectuel qui se développe en Europe à partir de la Renaissance et qui, renoue avec la civilisation gréco-latine, il manifeste un vif appétit critique de savoir, visant à l’épanouissement de l’homme rendu ainsi plus humain par la culture. Et par analogie, tout type de culture, résultat d’une formation qui embrasse la culture littéraire, fondée essentiellement sur les œuvres grecques et latines, et la culture scientifique ».*

Créé à la fin du XVIIIe siècle et popularisé au début du XIXe siècle, le Mot « humanisme » trouve ses origines en Italie et principalement en Toscane à la fin du XIVᵉ siècle, où les intellectuels de cette époque manifestent un vif appétit de savoirs et de connaissances, notamment à travers la philologie. Si l’humanisme plonge directement ses racines dans l’Antiquité gréco-romaine, il découle de la scolastique, discipline conciliant l’apport de la philosophie grecque dont l’enseignement d’Aristote avec la théologie chrétienne héritée des Pères de l’Église.

Conception de l’humanisme

Dans la neuvième édition de leur Dictionnaire (2011), les académiciens définissent ainsi le mot : « doctrine, attitude philosophique, mouvement de pensée qui prend l’Homme pour fin et valeur suprême, qui vise à l’épanouissement de la personne humaine et au respect de sa dignité ».

Le mot « humanisme » découle des mots homme, humain et humanité qui ont eux-mêmes des origines latines : homo, humanus, humanitas.

  • Un mouvement intellectuel né en Italie septentrionale au XIVe siècle, et se développant rapidement dans toute l’Europe, il prend sa source dans l’essor de la culture laïque qui éclot à cette époque dans les cités italiennes. Touchant différents arts dès cette époque (peinture, sculpture, littérature), il évolue rapidement et touche également la philosophie et la religion par la suite. Il se développa notamment sous la forme d’une « république des lettres », théorisée par Érasme, véritable communauté d’esprits par-delà les barrières temporelles, spatiales, politiques et de l’individu.

Par analogie, l’humanisme est un type de culture, résultant d’une formation qui embrasse la culture littéraire, fondée essentiellement sur les œuvres grecques et latines, et la culture scientifique. Cet humanisme est le produit de l’étude des humanités et correspond aux fondements moraux et esthétiques du classicisme (Legrand, 1972).

  • Une attitude philosophique qui tient l’homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d’épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines*. Et par analogie l’Altruisme, l’amour des hommes. * « Humanisme athée, classique, existentialiste, intégral, métaphysique, marxiste, moderne. L’humanisme s’est donné pour mission exclusive d’éclairer et de perpétuer la primauté de l’homme sur l’individu »**, de l’universel sur le particulier, à travers une interrogation constante sur les différences et les particularités.

D’un point de vue général, l’humanisme est une doctrine morale considérant que l’être humain est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées, il considère la quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines comme nécessaires au bon usage de ces facultés. Ils prônent la vulgarisation de tous les savoirs.

Ainsi, cet humanisme vise à diffuser plus clairement le patrimoine culturel. L’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté ou libre arbitre, de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont, de ce fait, indissociables de la théorie humaniste classique.

Son principe de morale est celui de la tolérance ; sa philosophie propre défend l’idée d’un progrès de la civilisation vers une forme idéale de l’humanité, où l’homme serait à la fois libre, grâce au progrès technique, à l’égard des contingences de la nature et libre à l’égard des autres hommes. Il s’oppose ainsi tant aux fanatismes religieux qu’à l’étatisme politique qui voudrait sacrifier l’individu à la raison d’État.

L’humanisme a évolué au cours des siècles et connaît plusieurs variantes, mais qui toutes en commun d’accorder à l’homme une dignité absolue qui ne saurait être dépassée.

L’humanisme aujourd’hui

C’est mettre l’homme avant tout, avant les dieux, les dogmes et les idéologies. L’humanisme est aussi l’intérêt que nous portons à ceux qui nous ont précédés, aux civilisations et aux humanités antérieures à la nôtre et dont nous sommes les héritiers, les descendants, le produit. Les connaître, outre le respect traditionnel que naturellement nous leurs devons, c’est connaître leurs histoires, leurs problèmes, leurs pensées, leurs expériences et comment ils ont fait progresser l’humanité, jour après jour, siècles après siècle. Nous devons nous nourrir de leurs expériences afin de mieux appréhender notre avenir, notre futur qui n’est finalement que la somme de leurs vécus additionnés aux nôtres.

L’humanisme développe la capacité individuelle de porter des jugements éclairés de façon autonome et de faire le bien selon une éthique optimiste qui prend en compte l’évolution de la société dans laquelle il s’inscrit. L’esprit humaniste pourrait se résumer à ces trois mots : empathie, savoir et altruisme.

Qu’est-ce que l’humanisme a à offrir aux individus ?

  • L’autonomie personnelle.
  • Une libération de la culpabilité religieuse, de la peur et de la servitude.
  • Une appréciation de la diversité humaine.
  • Une vision du monde fondée sur le savoir.
  • Une éthique fondée sur la raison et l’altruisme.
  • La liberté et le devoir de remettre en question les idées reçues et d’explorer de nouvelles idées.
  • Un cadre pour juger des mérites de ces idées et autres affirmations.
  • Le courage de décider de la direction de sa propre vie.

*CNRTL : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

** Saint-Exupéry, « pilote de guerre », 1942, page 377

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