Les bières irlandaises

L’histoire de la bière irlandaise est très influencée par celles des bières britanniques. Malgré un phénomène de gaélicisation des populations immigrantes, l’île partage une culture commune avec le Royaume-Uni voisin et dont elle fut du XIIᵉ au XXᵉ siècle sous domination anglo-normande, anglaise puis britannique.

Les premières bières irlandaises étaient brassées sans houblon, celui ne poussant pas sur l’île et était difficile à importer. À l’instar de la bière belge, ce sont les moines qui ont commencé à brasser la bière en Irlande, et ce, jusqu’au XVIIIᵉ siècle. Après les moines, la plupart des bières irlandaises étaient produites dans des « cottages brewery » souvent tenus par des femmes que l’on les appelait les « alewife » (épouse à bière). Les brasseries étaient en général de petite taille et brassaient des bières de type ales et le houblon importé d’Angleterre.

Alors que la plupart des bières proposées à l’époque étaient des Ales, elles n’étaient pas très populaires en Irlande à l’époque et souffraient même de la concurrence du whisky et du gin.

Au XVIIIᵉ siècle, le Parlement irlandais a utilisé la fiscalité pour encourager le brassage au détriment de la distillation, estimant que la bière était moins nocive que les alcools forts.

Dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle, la bière, majoritairement « porter », est importée d’Angleterre en quantité croissante.

Dans les années 1760, la Royal Dublin Society offrait des prix aux brasseurs qui utilisaient le plus de houblon irlandais et à ceux qui produisaient le plus de bière « porter ».

Le brassage a prospéré au cours des premières décennies du XIXᵉ siècle et, en 1814, l’Irlande exportait plus de bière vers l’Angleterre qu’elle n’en importait.

La Stout

Au XVIIIᵉ siècle, un évènement considérable pour la bière irlandaise, fut l’apparition de la bière de type Stout et de l’avènement de la brasserie irlandaise la plus connue de l’histoire : la guinness.

Bien que devenue une spécialité irlandaise, la Stout est cependant anglaise par sa filiation avec la bière « porter ».

Il existe plusieurs marques irlandaises fabricant de la Stout tel que Guinness, Beamish, Murphy’s ou Caffrey.

La Guinness

Le 31 décembre 1759, Arthur Guinness lance un projet de brasserie et signe un bail lui accordant l’usage d’une brasserie désaffectée, la St. James’s Gate Brewery à Dublin. Il avait commencé quelque année plus tôt à brasser de la bière à Leixlip, dans le comté de Kildare en 1755. Initialement, il y brassait une bitter (un type de pale ale dont la couleur varie de l’or à l’ambre foncé avec de 3 % à 5,5 % d’alcool par volume).

À partir de 1778, il se distingue rapidement de ses concurrents en brassant également une bière brune de type « porter » très à la mode à Londres et dans toute l’Angleterre à l’époque.

Contrairement aux bières londoniennes, il utilisait de l’orge fumée non maltée, pour éviter de payer certaines taxes (qui s’appliquaient à la place à l’orge maltée), créant une bière plus amère et sèche.

Les bières Porters brassées par la brasserie Guinness rencontrèrent un franc succès et en 1886, la brasserie Guinness s’impose comme la plus importante brasserie au monde.

La Guinness profite de l’expansion de l’Empire britannique et s’exporte dans le monde entier (1811 : Lisbonne (Portugal) / 1820 : Guernesey, Barbade, Trinité-et-Tobago, Sierra Leone / 1840 : New York (États-Unis) / 1858 : Nouvelle-Zélande / etc). Dès 1870, 10 % des ventes de la société s’effectuent hors d’Irlande.

Fabrication

La Guinness est produite à partir d’eau, de malt d’orge, de houblon et de levure de bière.

Une partie de l’orge est cuite à la vapeur, puis torréfiée pour donner à ce Stout sa couleur et sa saveur caractéristiques. L’orge utilisée provient exclusivement d’Irlande, tout comme l’eau qui est pompée à la source Lady’s Well dans les montagnes de Wicklow. Contrairement aux rumeurs, la Guinness est bien pasteurisée et filtrée depuis les années 1940.

Sa couleur brune presque noire (mais qui est en fait rouge profond ; à voir à la lumière) provient de l’utilisation pour sa conception de malts hautement torréfiés et de grains d’orges grillés. La couche de mousse couleur crème qui coiffe la bière est le résultat d’un ajout d’azote durant le tirage à la pression. Cette dernière caractéristique pose la difficulté à obtenir une saveur et une texture identique entre les Guinness servies à la pression et celles vendues en bouteilles et canettes.

Actuellement, la Guinness Stout est également brassée sous licence dans certains pays à travers le monde. La matière première est préparée à Dublin puis envoyée afin d’être mélangée avec de la bière produite localement.

Tout au long de la majeure partie de son histoire, Guinness n’a produit que trois variantes d’un seul type de bière : porter ou single Stout, double ou extra et foreign Stout pour l’exportation.

Emblèmes

La harpe est le symbole de l’Irlande, au moins depuis le règne d’Henri VIII. Inspirée par les harpes médiévales exposée au Trinity College, Benjamin Lee Guinness en 1862 adopte la harpe comme emblème de sa marque et le fait enregistré peu après l’adoption de la loi de 1875 sur l’enregistrement des marques. Cependant, elle est inversée par rapport à celle des armoiries nationales.

Dans les années 1980, alors que l’IRA commet de nombreux attentats à la bombe à Londres et en Grande-Bretagne, Guinness envisagea de supprimer la harpe comme logo.

Avant les années 1930, Guinness n’avait presque pas de publicité et lui préférant, plutôt le bouche-à-oreille. Depuis, pour faire face à la concurrence et à la chute des ventes, Guinness a créé de nombreuses campagnes publicitaires et de marketing pour vendre ses produits. De nombreuses affiches furent produites et dessinées, notamment par l’artiste et illustrateur anglais John Gilroy qui représentait le plus souvent des animaux tels qu’un kangourou, une autruche, un phoque, un lion et notamment un toucan, qui est devenu autant un symbole de la Guinness que la harpe.

Apparu au cours de ces premières campagnes publicitaires, l’autre symbole le plus notoire de la marque est le toucan. Sur une affiche des années 1940, on pouvait lire le slogan suivant : « Toucans in their nests agree. Guinness is good for you. Try some today and see what one or toucan do. », soit en français : « Les toucans dans leur nid en conviennent. La Guinness vous fera du bien. Essayez-en aujourd’hui et constatez ce que peuvent faire une (bière) ou deux ». Le mot « toucan » doit être compris comme un jeu de mots entre le nom de l’oiseau et « (one or) two can (do) ».

Le toucan devenu célèbre inspira la société Guinness à créer une édition limitée de Stout à la pression en mai 2006 appelée Toucan Brew.

Bière végane

Depuis 256 années, Guinness utilisait comme procédé de filtration et de clarification de ses bières de la colle de poisson ou ichtyocolle.

Une pétition en ligne signée par 1 715 végétaliens, amateurs de bière, incite la brasserie à utiliser un procédé de filtration alternatif. Le 31 octobre 2015, la société Guinness a indiqué, dans le quotidien The Times, qu’elle allait abandonner ce procédé en 2016, et rendre ainsi ses bières, « compatibles » pour les véganes.

Cocktails à base de Guinness

  • Le Black Velvet, célèbre cocktail inventé en 1861 au Brook’s Club à Londres, est un mélange moitié bière Guinness moitié champagne. Le prince Albert étant mort, tout le monde était en deuil et l’histoire raconte qu’un serveur du club, pris par l’émotion du moment, décida que même le champagne se devait d’être en deuil. Il le mélangea donc à de la Guinness. Le résultat était si délicieux que le cocktail devint extrêmement populaire.
  • Le Poor Man’s Black Velvet est une variante dans laquelle le cidre remplace le champagne. Aussi connu sous le nom de Crown Float.
  • Le Guinness Shandy : panché à base de Guinness Draught et de limonade. Ce cocktail aurait été inventé par hasard par l’équipe de rugby à XV de Nouvelle-Zélande pendant une tournée à travers le monde. Après un match, les joueurs auraient commandé de la Guinness avec de la limonade à la place d’un panaché (bière blonde + limonade). L’équipe trouva le mélange très rafraîchissant. Certains pensent qu’il s’agit de l’origine de leur surnom, les All Blacks, mais cela est peu probable.
  • Le Midnight : une dose de porto est ajoutée à la Guinness. Après dîner, certains officiers du Royal Flying Corps auraient bu de la Guinness à la place du traditionnel verre de porto. Le pichet de Guinness passa autour de la table dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pendant que celui de porto tournait comme d’habitude dans l’autre sens. Lorsque les deux pichets se retrouvèrent au bout de la table au même moment, un officier distrait mélangea les deux boissons dans son verre, et trouva que le résultat n’était pas désagréable. On peut également ajouter du whisky irlandais au mélange (de préférence Tullamore Dew ou Paddy).
  • Le Black & Tan ou Half & Half : Il s’agit d’un mélange de Kilkenny et de Guinness, la Pils étant utilisée à la place du Kilkenny à certains endroits.
  • Le Chaser : pinte de Guinness et un baby Bushmill’s chaud avec clous de girofle.

Cuisine à la Guinness

La bière est un ingrédient de cuisine, au même titre que des boissons alcoolisées telles que les vins et le cidre. En tant que spécialité irlandaise, la Guinness entre dans la composition de certaines spécialités locales. Parallèlement, certains plats irlandais s’accompagnent traditionnellement d’une pinte de Stout. De manière inverse, une pinte de Stout s’accompagne d’en-cas comme le soda bread (Pain au bicarbonate de soude).

La société Guinness a édité The Guinness Good Food Cookbook, un livre qui regroupe des recettes (traditionnelles ou non) utilisant la Guinness comme ingrédient. Le site internet de la marque propose en consultation libre 21 recettes allant des entrées, en passant par les plats principaux, jusqu’aux desserts.

L’Irish coffee

L’Irish coffee (café irlandais) est un cocktail constitué de café, de sucre, de whiskey irlandais, de crème et qui doit avoir l’aspect d’une Guinness.

L’invention du cocktail est revendiquée par la ville irlandaise de Foynes, où selon la tradition, la préparation de la boisson serait due à Joe Sheridan, chef du restaurant O’Regan situé face à l’hydroaéroport (hydrobase ou hydroaérodrome) de la ville où arrivaient de 1939 à 1945 les vols transatlantiques en hydravion.

Il l’aurait inventé, en 1942 ou 1943, pour réchauffer les passagers, pour la plupart militaires et arrivant exténué de la longue traversé au-dessus de l’atlantique. Il se serait inspiré d’un mélange de café et d’eau-de-vie connu en France, au XIXᵉ siècle, sous le nom de « Gloria » et des spécialités confectionner dans les cafés de Vienne que sont le Pharisäer et le Fiaker, boisson à base de café, de sucre, de rhum et de crème fouettée, créée vers 1850. Il devait également ressembler à un verre de Guinness. Lorsque les passagers lui ont demandé si c’était du café brésilien, Joe Sheridan, amusé, a répondu : « Non, c’est du café irlandais ! ».

L’Irish coffee a ensuite été recréé en 1952 après plusieurs jours de recherche par Jack Koeppler, propriétaire du Buena Vista à San Francisco aux États-Unis, après le défi de l’écrivain Stanton Delaplane qui lui demanda s’il était capable de faire cette célèbre boisson servie à l’aéroport de Shannon.

Alors que la version originale était préparée avec de la crème liquide, qui était rajoutée pour refroidir la boisson trop brûlante pour être bue rapidement, les recettes modernes utilisent le plus souvent de la crème chantilly.

Préparation

Il existe de nombreuses façons de préparer l’Irish coffee, variant selon l’établissement ou le serveur. Soit le café chaud et fortement sucré est versé sur du whisky, soit, à l’inverse, on fait fondre du sucre dans du whisky qu’on chauffe doucement. On verse alors le café sur le whisky. Ce cocktail peut se préparer directement dans un verre préalablement chauffé à l’eau chaude pour éviter qu’il n’éclate au contact du mélange. Le café mélangé à l’alcool peut aussi être réchauffé avec la buse vapeur d’une machine à expresso.

La difficulté est d’arriver à ce que la crème flotte sur le liquide chaud. Pour cela, soit la crème liquide est versée sur une cuillère affleurant tout juste du liquide chaud, soit la crème est légèrement battue pour lui donner plus de légèreté, la solution de facilité restant le nappage à la crème chantilly.

Guinness Storehouse

L’ancien entrepôt de la brasserie St-James, bâtie en 1904, est reconverti en 2000, en une attraction touristique où le visiteur peut découvrir l’histoire de la Guinness, le processus de fabrication, une collection de publicités. Le bâtiment de sept étages, articulé autour de poutres d’acier qui en supportent toute la structure, aménagé à l’intérieur d’un atrium en verre en forme de pinte de Guinness, afin de souligner la thématique du lieu.

Le rez-de-chaussée présente les quatre ingrédients de la bière (l’eau, l’orge, le houblon et la levure), tandis que les autres étages se focalisent sur le fondateur de la brasserie, Arthur Guinness, sur l’évolution de la publicité autour de la bière, sur son histoire et sa méthode de création, et sur des activités de responsabilisation de la consommation d’alcool. Le dernier et septième étage abrite le Gravity Bar, qui offre une vue en hauteur à 360° sur la ville de Dublin1

Livre Guinness des records

Sur une idée de Hugh Beaver, alors directeur général de la brasserie Guinness, Norris et Ross McWhirter, ont été chargés de recenser une série de records du monde reconnus au niveau international, qui sont à la fois des prouesses humaines et naturelles dans un ouvrage qui est devenu le Livre Guinness des records en août 1954. Un millier d’exemplaires furent imprimés, à l’origine, pour être distribués gratuitement à titre publicitaire aux pubs qui vendaient de la bière Guinness.

Il est publié une fois par an et depuis 2005 est organisée chaque 10 novembre la journée du Livre Guinness des records qui consiste à recenser et à réaliser des tentatives de records du monde.

Autres Stouts irlandaises

La Beamish

La Beamish est un Stout, de couleur noire et opaque avec une mousse très crémeuse. La brasserie Beamish & Crawford, a été fondée par Richard Henrick Beamish et Arthur Frederick Sharman Crawford en 1792 à Cork port du sud de l’Irlande. Une légende raconte même que dans cette brasserie ont été fabriquées les premiers Stouts d’Irlande au XVIIᵉ siècle. Les bières Beamish sont élaborées à partir d’ingrédients naturels dont l’eau du lac de Gougane Barra.

Il existe depuis une Beamish Red créée dans le but de concurencer la Kilkenny ou de la Murphy’s Red.

La Caffrey’s

La Caffrey’s Stout est une bière connue pour ses accents de café et de réglisse produite par la brasserie Thomas Caffrey. Initialement marchand de soie et de lin de Dublin, Nicholas Caffrey, décide d’ouvrir une brasserie concurrente à Guinness dans la seconde moitié du XIXe siècle. En 1860, son fils Thomas de 21 ans le rejoint à la brasserie, avant de monter sa propre brasserie à Antrim. Aujourd’hui, seule la Thomas Caffrey Brewing Co. existe, les activités de la brasserie de Dublin ayant cessé avec la mort du père.

Il existe également une Caffrey’s Ale depuis 1994, c’est une bière ambrée.

La Murphy’s

La brasserie Murphy’s a été fondée à Cork, dans le sud de l’Irlande, par James J. Murphy en 1856. Deuxième plus grosse brasserie du pays après Guinness, elle a été achetée par Heineken en 1983.

Murphy’s brasse principalement deux bières : la Murphy’s Irish Stout aux grains fortement torréfiés, similaire à la Guinness ; et la Murphy’s Irish Red, une Irish Red Ale, l’autre spécialité brassicole irlandaise.

La Murphy’s Irish Stout est une bière moins amère que la Guinness. Elle se trouve partout en Irlande, mais sa notoriété est très inférieure à celle de sa concurrente, sauf à Cork.

Irish red ale

Les bières produites en Irlande sont désormais en grande partie des bières rousses, avec une légère couleur rouge, généralement dans la plage de 3,8 à 4,4 % ABV (bien que les versions d’exportation soient souvent plus fortes).

Smithwick’s et Kilkenny

Smithwick’s est une bière rousse de type Irish Red Ale, bien qu’elle soit est la bière la plus consommée en Irlande, c’est la marque Kilkenny qui est la plus connue à travers le monde dont elle est une variante un peu plus corsée de la Smithwick’s.

La brasserie Smithwick fut fondée par John Smithwick en 1710, sur le site d’un ancien monastère franciscain appelé St. Francis Abbey, proche de la ville de Kilkenny où les moines ont brassé de la bière depuis le XIIIᵉ siècle jusqu’à la fermeture et la dissolution du monastère en 1537, suite à la Réforme protestante imposée en Irlande, par le roi d’Angleterre Henri VIII.

Orphelin, John Smithwick n’a pas eu une vie facile, catholique, il a été confronté à toutes sortes de discriminations officielles et non-officielles dans le Kilkenny protestant. C’est pour cela s’est lancé dans l’entreprise brassicole avec Richard Cole sur un terrain que ce dernier avait loué au duc d’Ormond en 1705. Richard Cole en était le visage officiel de la brasserie vis-à-vis afin de rendre l’entreprise aussi inattaquable que possible. Bien entendu, cet arrangement n’est pas resté complètement caché, ce qui a donné à la brasserie une aura mystérieuse. Le secret prit fin, avec l’abolition des lois pénales, à la fin du XVIIIe siècle, où les catholiques furent autorisés à posséder des entreprises. Néanmoins, il fallut attendre un certain temps avant que le nom de la Smithwick ne soit finalement apposé sur les portes de la brasserie en 1827.

À la mort de John Smithwick, la brasserie était restée modeste, produisant de la bière pour une clientèle locale due se diversifier du fait des guerres contre la France. En 1800, les ventes à l’exportation commencent à chuter et l’industrie brassicole connaissent des difficultés. Pour lutter contre cela, la famille Smithwick a augmenté la production de ses malteries, a commencé à vendre de l’eau minérale et a livré du beurre avec la bière à l’arrière de ses charriots.

Son arrière-petit-fils, Edmond Smithwick (1800 – 1876), a racheté la brasserie aux membres de sa famille et c’est concentré sur développement de nouveaux marchés dont celui de l’exportation. Les consommateurs d’Angleterre, d’Écosse et du Pays de Galles ont développé un goût pour les bières de Smithwick et la production est quintuplé.

Lors de l’agrandissement de la brasserie Smithwicks en 1854, la nef et le chœur de l’abbaye, la sacristie ont été découvertes et restaurées. Un puits dédié à saint François a également été découvert, situé à environ 45 mètres au nord-est du couvent et se trouve maintenant sous l’un des bâtiments de la brasserie.

En 1900, la production était au plus bas et le propriétaire de l’époque, James Smithwick, malgré les conseils de fermer la brasserie, a réduit la gamme de bières qu’ils produisaient et s’est mis à la recherche de nouveaux marchés. Il a obtenu des contrats militaires et peu de temps après, il a vu la production augmenter à nouveau. Son fils, Walter, a pris le contrôle de l’entreprise en 1930 et a dirigé la brasserie vers le succès à travers les difficultés de la Seconde Guerre mondiale et des conditions météorologiques de plus en plus difficiles. En janvier 1950, Smithwick’s exportait de la bière à Boston.

En 1965, Walter Smithwick vendu la brasserie Smithwick’s à Guinness. Devenue la « Guinness & Co and Smithwick’s », il fut créé en 1966, la « Smithwick’s Draft Ale ». La production dans St. Francis Abbey Brewery à Kilkenny s’est terminée le 31 décembre 2013 et les marques de Smithwick sont désormais produites à la brasserie St.James’s Gate brewery de Dublin, propriété de l’entreprise Guinness devenue le groupe Diageo.

Au moment de sa fermeture, c’était la plus ancienne brasserie d’exploitation d’Irlande.

La Kilkenny

Le nom « Kilkenny » a été utilisé à l’origine dans les années 1980 et 1990 pour commercialiser une version plus forte de Smithwick’s pour les marchés européens et canadiens en raison de la difficulté de prononciation du mot « Smithwick’s ». Il fait maintenant référence à une bière similaire, mais distincte.

Alors que l’Irlande est le principal marché de la Kilkenny, la marque est aujourd’hui disponible dans la plupart des pubs irlandais dans le monde.

Les types de Smithwick’s

  • La Smithwick’s Draft est une bière rouge irlandaise et, comme son style l’indique, a un ton rouge. Elle est produite à partir de houblon et d’orge maltée torréfiée.
  • La Kilkenny Irish Cream Ale est semblable à la Smithwick’s Draught ; cependant, il a une mousse crémeuse semblable à la Guinness et elle a un goût plus fort et plus amer que celui de Smithwick.
  • La Pale Ale de Smithwick a été lancée en 2011. La bière est composée de malt de bière blonde, de levure traditionnelle de Smithwick et de houblon Amarillo et a un ABV de 4,5 %.

Smithwick’s Experience Kilkenny

Le site historique, où a été brassé de 1710 à 2014, la bière Smithwick’s, a été vendu au Comté de Kilkenny pour en faire un site touristique dédié à l’histoire du lieu et de la brasserie.

Brasserie Sullivan

En 2016, Paul et Daniel Smithwick, fils et petit-fils de Walter Smithwick, ont lancé une nouvelle production de bière dans la ville de Kilkenny sous le nom de « Sullivan’s Ale ».

Dans l’Old Kilkenny Review, Peter Smithwick écrit à une date inconnue que selon la tradition, dans James’s Street à Kilkenny, fut fondée en 1702 par Daniel Sullivan, un protestant, la « Sullivan’s Brewery » qui a acheté une propriété en fiducie pour Pierse Bryan de Jenkinstown, un catholique, à qui les lois pénales interdisaient d’acheter des terres.

Le site de Sullivan’s Brewery, serait l’ancêtre de celui de Smithwicks.

Bières pseudo-irlandaises

Un certain nombre de bières revendiquent une provenance irlandaise, mais sont produites en dehors de l’Irlande. Dans le passé, celles-ci comprenaient les bières Árainn Mhór et Time Lager. Aujourd’hui, la Strangford Lough Brewing Company produit un moût concentré qu’elle exporte vers la Grande-Bretagne et les États-Unis où des brasseries sous contrat le transforment en bière finie.

De nombreuses brasseries en dehors de l’Irlande produisent des bières à thème irlandais qui ne sont pas couramment disponibles en Irlande, comme la Wexford Cream Ale et la Killian’s.

La George Killian’s ou plus simplement Killian’s est une marque de bière rousse originaire d’Irlande, existant en au moins deux versions (française et américaine) de type différent, mais revendiquant néanmoins chacune leur fidélité à une hypothétique « recette originale » censée avoir été créée par le brasseur George Killian Lett soit en 1864, soit en 1870.

C’était à l’origine une bière de type Irish Red appelée « Enniscorthy Ruby Ale » brassée de 1864 à 1956, date à laquelle la brasserie a cessé sa production.

Après la faillite de la brasserie familiale, la marque a été rachetée en 1975 par la brasserie Pelforth, devenue en 1988 filiale d’Heineken. L’usage de la marque pour le marché américain a été cédé au brasseur « Coors Brewing Company » en 1981.

Produite par la « Française de Brasserie » (Pelforth), il s’agit d’une bière de fermentation haute, de composition inconnue, titrant 6.5 %.

Aux États-Unis, vendu sous le nom de « Killian’s Irish Red », il s’agit d’une bière de fermentation basse à 4.90 % dont la composition et le lieu de production ne sont pas précisés.

Elle n’est plus vendue en Irlande.

Bière blonde

La première brasserie de bière blonde en Irlande a été créée à Dartry, dans la banlieue de Dublin, en 1891, mais n’a durée très longtemps. Puis la bière blonde a été brassée pendant une courte période à la Regal Brewery, à Kells.

La société Guinness ayant remarqué que les consommateurs irlandais et britanniques consommaient de en plus de bière contenant de type lager. Elle convertit en 1968 sa brasserie de Dundalk la Great Northern Brewery situé à la frontière avec l’Irlande du Nord à la fabrication d’une bière blonde appelée « Harp Lager ». En octobre 2013, la production fut déplacée à Dublin à la St James’s Gate Brewery. C’est une bière blonde très consommée en Irlande du Nord, mais elle rarement disponible en République d’Irlande.

La Tennent’s, bien que brassée à Glasgow en Écosse, est une pale lager très populaire en Ulster, notamment en Irlande du Nord et dans le comté de Donegal (principalement East Donegal et Inishowen).

Heineken Ireland, basée à la Murphy Brewery à Cork, détient la plus grande part du marché des bières blondes. En plus de Heineken, ils brassent Amstel et Coors Light, ainsi que les marques qu’ils ont acquises de Beamish & Crawford, notamment Fosters et Carling.

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