La démarche transdisciplinaire dans son ouverture au dialogue entre disciplines différentes se distingue de la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité en ce sens qu’elle déborde les disciplines d’une part, mais surtout d’autre part que sa finalité ne reste pas inscrite dans la recherche disciplinaire proprement dite.
La transdisciplinarité est une démarche scientifique et intellectuelle qui dépasse les « cloisonnements entre les disciplines du savoir » en les faisant communiquer entre elles, et en ayant pour objectif la « compréhension de la complexité du monde moderne » et du présent. (Nicolescu, Resweber, Morin, 1996 ; 1999 ; 2001)
Ainsi, comme l’indique le préfixe « trans », la transdisciplinarité est la posture qui se situe entre, à travers et « au-delà de toute discipline ». Ce processus d’intégration et de dépassement des disciplines a pour objectif l’intégration des savoirs savants ainsi que des savoirs profanes, ce qui constitue déjà, à priori, un premier élément de légitimité (ou de légitimation). Edgar Morin fait remarquer qu’« en ce qui concerne la transdisciplinarité, il s’agit souvent de schèmes cognitifs qui peuvent traverser les disciplines, parfois avec une virulence telle qu’elle les met en transes ! » (E. Morin, 1990). Cette démarche créative, selon nous, nous incite à penser qu’il faut explorer de nouvelles pistes expérimentales, ainsi que de nouvelles constructions de la connaissance pour tous. Revenons sur quelques définitions de base, afin de mieux appréhender l’approche qui est la nôtre.
La pluridisciplinarité (ou multidisciplinarité), consiste à aborder un objet d’étude selon les différents points de vue consécutifs à la juxtaposition de regards spécialisés. Il s’agit ainsi de faire coexister le travail de plusieurs disciplines sur un même objet / sujet d’étude. L’objectif de la pluridisciplinarité consiste à mettre à profit la complémentarité intrinsèque des disciplines pour la résolution d’un problème.
L’interdisciplinarité est l’art de faire travailler ensemble des personnes ou des équipes issues de diverses disciplines scientifiques. Elle repose sur la confiance réciproque dans le partage des savoirs. Comme la pluridisciplinarité, l’interdisciplinarité déborde les disciplines, mais sa finalité reste aussi inscrite dans la recherche disciplinaire. Par son troisième degré, l’interdisciplinarité contribue même au « Big Bang » disciplinaire. (Nicolescu, Resweber, Morin, Barbier ; 1996 ; 1999 ; 2001)
Le terme transdisciplinarité a été inventé en 1970 puis définie par Basarab Nicolescu autour de trois postulats méthodologiques : l’existence de niveaux de réalité et de perception, la logique du tiers inclus et la complexité. De nouveaux indicateurs ou analyseurs plus centrés sur les sciences humaines et sociales devraient être ajoutés comme l’intégration des savoirs, la symétrie des interactions, l’inclusion bienveillante, la reliance, la question du sens, etc. Elle constitue une véritable « nouvelle vision du monde ! » (Resweber, Nicolescu, Zicola, 2001 ; 2007 ; 2017).
L’espace transdisciplinaire fécond pour créer in situ des échanges réels entre savoirs « savants et savoirs profanes » (Nicolescu, Resweber, Morin, 1996 ; 1999 ; 2001). Notre blog participe comme le préconise l’UNESCO à la construction d’une société du savoir en se fondant sur l’émergence in fine d’un citoyen éclairé et autonome.