Si au demeurant, oser une définition de la « Culture » et de ce qu’elle englobe, semble simple, dans les faits, c’est la complexité du sujet qui s’impose.
On peut dire que l’on distingue généralement trois grandes formes de manifestation de la « Culture » : l’art, le langage et les sciences et techniques et qu’elle englobe de très larges aspects de la vie en société. On peut dire également que la « Culture » est l’ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, des usages propres à un groupe humain, à une région, à un pays, à une civilisation qui se transmette socialement de génération en génération et conditionne en grande partie les comportements individuels.
Le mot « Culture » vient du latin “cultura” qui signifie « habiter », « cultiver », « honorer » lui-même issu de “colere” signifiant « cultiver », « célébrer », suggère que la culture se réfère, en général, à l’activité humaine, même si on peut constater l’existence de « Cultures animales ».
Il est d’étymologie voisine du terme culte, venant du latin “cultus”. Il est employé pour désigner l’hommage rendu à une divinité, mais réfère également à l’action de cultiver, de soigner, de pratiquer un art.
Le terme latin “cultura” définit l’action de cultiver la terre au sens premier, puis celle de cultiver l’esprit, l’âme au sens figuré (Dictionnaire Gaffiot). Cicéron fut le premier à appliquer le mot “cultura” à l’être humain : « Un champ, si fertile soit-il, ne peut être productif sans culture, et c’est la même chose pour l’humain sans enseignement. » (Tusculanes, II, 13).
L’emploi du mot « Culture » s’est progressivement étendu aux pratiques et aux activités humaines, désignant ainsi ce qui est appris, transmis, produit, créé au sein d’un groupe d’individu les différenciant des autres et différenciant pareillement ces pratiques de ce qui est de l’ordre de la nature.
Le sens courant du mot « Culture » permet de réaliser un classement de son caractère en fonction de croyance, de la consommation de biens ou de l’exercice d’activités considérées comme élitistes. Par abus de langage, on utilise souvent le mot « culture » pour désigner l’offre de pratiques et de services culturels ou les activités, divertissements et de loisirs.
Dans sa déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, l’UNESCO définie la « Culture » : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ».
Le mot « Culture » prend des significations notablement différentes, voire contradictoires, selon ses utilisations ainsi :
En français, le mot « Culture » désigne tout d’abord l’ensemble des connaissances générales d’un individu. C’est la seule définition qu’en donne en 1862 le Dictionnaire national de Bescherelle où les connaissances scientifiques y sont présentées comme élément de premier plan. C’est ce que nous appelons aujourd’hui la « Culture générale ».
Puis, le terme prend une seconde signification en plus de la conception individuelle, une conception collective : ensemble des structures sociales, religieuses, etc., des manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui caractérisent une société.
Le terme peut alors revêtir l’un ou l’autre sens, mais la proximité des domaines d’utilisation de chacun en fait une source d’ambiguïté.
Il y a actuellement en français deux acceptions différentes pour le mot « Culture » :
- La culture individuelle de chacun, construction personnelle de ses connaissances donnant la culture générale. Elle comporte une dimension d’élaboration, de construction, d’éducation, et donc par définition évolutive et individuelle.
- La culture collective d’un groupe d’individu, d’un peuple défini l’identité culturelle à laquelle on appartient. Elle correspond à une unité fixatrice d’identités, un repère de valeurs relié à une histoire, un art parfaitement inséré dans la collectivité ; la culture collective n’évolue que très lentement, sa valeur est au contraire la stabilité figée dans le passé, le rappel à l’Histoire.
Ces deux acceptions diffèrent en premier lieu par leur composante dynamique :
- la culture individuelle comporte une dimension d’élaboration, de construction généralement liée à l’instruction et à l’éducation et donc par définition évolutive et individuelle ;
- la culture collective correspond à une unité fixatrice d’identités, un repère de valeurs relié à une histoire, une tradition, un art, une pratique… parfaitement inséré dans la collectivité ; la culture collective n’évolue que très lentement, sa valeur est au contraire la stabilité figée dans le passé, le rappel à l’Histoire.
C’est dans cette dichotomie que ces deux significations peuvent s’opposer :
La culture collective comporte une composante de rigidité pouvant s’opposer au développement des cultures individuelles, ou pouvant conduire à des contrecultures, concept qui est inimaginable avec le sens individuel, la connaissance ne pouvant être que positive.
La science, toujours en évolution, n’est de ce fait pas raccrochée au concept de culture individuelle, dans les acceptions populaires, alors qu’elle en est une des composantes principales dans la teneur initiale du terme. Mais c’est par l’art et l’histoire que les deux concepts se rejoignent. La culture individuelle inclut la connaissance des arts et des cultures, celle des différentes cultures humaines, mais bien évidemment celle affiliée à la culture (collective) à laquelle l’individu s’apparente.
C’est là le point d’amalgame entre les deux acceptions : la culture (individuelle) est comprise comme connaissance de la culture (collective) dont on dépend. Fusionnant ainsi deux acceptions différentes, le terme « culture » tend actuellement, vers un compromis dans son acception courante, où il désignerait essentiellement des connaissances liées aux arts et à l’Histoire, plus ou moins liées à une identité ethnique. Les deux sens doivent cependant être analysés distinctement : la culture collective et la culture individuelle se recoupent en réalité, non seulement par leur homonymie, mais aussi par la filiation de l’espèce et de l’individu à une entité culturelle.