Le terme médiation vient du latin d’église du XVe siècle mediacion, il signifie « intermédiaire entre Dieu et l’homme » ; qui dérive lui-même de medius, signifiant : central, qui est au milieu, intermédiaire, neutre, ordinaire, modéré. Le terme médiation aujourd’hui signifie le fait de servir d’intermédiaire entre deux ou plusieurs choses ou personnes1.
La médiation moderne est une pratique ou une discipline qui vise à définir l’intervention d’un tiers neutre, indépendant et impartial, appelé médiateur, afin de faciliter la circulation d’information, éclaircir ou rétablir des relations.
La définition de cette activité varie selon les contextes d’application.
La médiation culturelle est une forme particulière de médiation qui regroupe l’ensemble des actions visant à mettre en relation un public avec une offre artistique ou culturelle (exposition, concert, pièce de théâtre, performance artistique, œuvre littéraire ou cinématographique, etc.)4,5.
La médiation culturelle s’inscrit dans une double perspective de démocratisation culturelle (accès du plus grand nombre aux valeurs patrimoniales) et de démocratie culturelle (valorisation des expressions culturelles des populations)6.
Si, en muséologie, le Conseil international des musées définit la médiation comme « l’action visant à réconcilier ou mettre d’accord deux ou plusieurs parties et, dans le cadre du musée, le public du musée avec ce qui lui est donné à voir ; synonyme possible : intercession. » ; elle est voisine des notions de communication, animation et interprétation3, dans ce domaine cela entraîne à faire régner une certaine confusion terminologique. « Il est évidemment difficile de lutter contre des usages, même si d’évidence ils tendent à rendre trop vague, voire confus, …/… Ainsi, emploie-t-on encore aujourd’hui des noms comme animateurs, éducateurs, ou passeurs pour désigner les médiateurs ; ou encore celui d’aides à la visite pour nommer certains dispositifs de médiation. Le terme d’aide à l’interprétation (du mot anglais interpretation qui est spontanément traduisible en langue française) est plus pertinent que celui d’aide à la visite. La métonymie de la visite pour traduire l’activité complexe de reconnaissance de toutes les subtilités d’un discours d’exposition est particulièrement réductrice. Elle sous-entend qu’en suivant un parcours (prescrit) on accède automatiquement et en profondeur aux intentions des concepteurs. Rien n’est moins assuré. La nature des œuvres ou des objets comme celui des artefacts ou des informations proposées au public exigent de l’attention, du temps et un certain travail intellectuel, qu’il soit sensible, psycho affectif ou cognitif. D’où l’importance de l’aide et de l’accompagnement, voire sa nécessité, pour les publics dits novices ou profanes. » 7
Avec le temps, la médiation doit continuer à évoluer, dans le cas des sciences historiques et patrimoniales par exemple, son action doit tendre davantage à faire de l’histoire sociale plutôt qu’événementielle.
1Sources CNRTL
2G. Azémard, 100 notions pour le crossmédia et le transmédia, éditions de l’immatériel, 2013, p. 124
3 François Mairesse et André Desvallées (dir.), Concepts clés de muséologie, Armand Colin, 2010, p. 90
4 Jacky Beillerot, article Médiation in Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, Nathan, 2000, p. 679.
5 Bruno Nassim Aboudrar et François Mairesse, La médiation culturelle, Que sais-je, n°4046, 2016, p.3.
6 Association imp-Actes, « La médiation du patrimoine : essai de définition » ou la version plus détaillée : La médiation du patrimoine
7Denise- Jacobi, les médiations de l’archéologie, 2017, p. 20 et 21