Les humanités classiques
Les Humanités classiques sont une formation scolaire où l’étude des langues et des littératures latines et grecques, considérées comme particulièrement formatrices, est prépondérante. Elles sont axées sur la découverte des auteurs latins et grecs dans l’Histoire, y compris avant et après la Renaissance.
Historiquement, le terme humanités a longtemps désigné les collèges dispensant la première partie l’enseignement des arts libéraux (trivium et quadrivium, sans celui de la philosophie) de la faculté des arts de l’Université. Ces collèges d’humanités étaient pourvus de trois ou quatre classes de grammaire, de deux classes d’humanité et de rhétorique. Ils correspondaient, depuis le Moyen Âge jusqu’à la Révolution française, à notre actuel enseignement secondaire, et préparaient à l’entrée dans l’une des trois autres facultés de l’Université (droit, médecine et théologie).
Par la suite, les Humanités ont continué à désigner les disciplines traitant des langues et de la littérature anciennes, c’est-à-dire essentiellement le latin et le grec ancien.
Aujourd’hui, la notion d’Humanités tend à désigner un champ disciplinaire beaucoup plus large, recouvrant les Lettres et une partie des Sciences humaines et sociales. Si ce glissement de sens peut s’expliquer par un calque de l’anglais Humanities, il est aussi la conséquence des grands débats pédagogiques qui ont accompagné la marginalisation du Grec et du Latin par de nouvelles matières (Français, sciences, langues étrangères).
Les Langues anciennes
Les langues anciennes ne sont pas obligatoirement des langues mortes, à l’instar du latin ou du grec, elles ont encore des usagers, ne serait-ce qu’au travers de ceux qui les étudient. Par ailleurs, les langues se transforment et certaines langues anciennes doivent être considérées comme vivantes, si l’on considère les nouvelles formes qu’elles ont pu prendre ultérieurement. Par exemple, le latin survit de nos jours dans les langues romanes, produit de l’évolution du latin parlé ou vulgaire.
En anthropologie et en ethnologie, on considère que les langues et les langues anciennes en particulier sont un patrimoine commun à un groupe humain (ethnie) et qui véhiculent les valeurs sociales, culturelles, éducatives et politiques. À ce titre, on peut considérer que les langues anciennes sont les clés qui ouvrent toutes les portes.
La ville d’Autun en Bourgogne soutient les langues anciennes en agissant afin qu’elles figurent sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, à travers notamment son colloque international qu’elle organise annuellement « Autun capitales des langues anciennes » (ACLA). Pour arriver à cet objectif d’inscription sur la liste des patrimoines immatériels et d’éviter que le latin et le grec ne soient perçus comme un apanage du monde occidental auprès de certains membres de l’Unesco, l’orientation donnée pour proposer cette inscription sera plus large que le latin et le grec et s’ouvrira à d’autres langues anciennes. Ainsi, il sera possible d’associer au bassin culturel du latin et du grec, d’autres bassins culturels comme ceux se développant autour du sanscrit ou du chinois classique.
« Les langues anciennes, véhicules des formes culturelles et artistiques »
À partir de cette orientation générale, l’objectif est de montrer comment la langue véhicule l’entièreté de ce qui fait une culture. L’orientation est donc aussi celle de la défense de l’apprentissage des langues anciennes, tout en évitant le danger de restreindre cet apprentissage à un petit groupe de spécialiste et de sortir l’apprentissage du patrimoine commun.
La langue latine est à promouvoir en tant que langue des explorateurs et de la diplomatie pour les périodes médiévales et pour la Renaissance par exemple.
La langue est l’outil de communication permettant de favoriser la paix, les liens entre les peuples et l’ouverture aux autres cultures. L’apprentissage et la valorisation des langues anciennes structurent ces liens de manière diachronique et géographique.