Habitat des auxiliaires du jardin

Tas de bois

Le tas de bois constitue un habitat très prisé par de nombreuses espèces du jardin qui viennent y chercher un refuge contre les prédateurs, un abri pour faire leur nid, ou encore un lieu pour se protéger des intempéries et passer l’hiver.

Le tas de bois constitue un milieu attractif pour de nombreux insectes mangeurs de bois (les insectes xylophages) qui, en décomposant le bois mort, participent à l’enrichissement du sol en matière organique.

Tas de pierre et mur en pierre sèche

Les pierres ramassées dans les champs, rassemblées en tas ou en muret, permettent notamment à la chevêche d’Athéna et la huppe fasciée de nidifier dans les trous ou les creux. La huppe est friande de larves de coléoptères, grillons, carabes, sauterelles, limaces, vers… Des mets complétés de micro-mammifères, d’amphibiens et de vers de terre pour la chevêche d’Athéna.

De nombreux autres animaux utilisent ces pierres, chacun y jouant un rôle dans le maintien d’un certain équilibre : chouettes, belettes… limitant la prolifération de petits rongeurs, les insectivores type lézards, mulots, musaraignes… agissant sur les populations d’insectes.

Les tas de pierres sèches, les murets, mais également les tas de bois bien exposés au soleil et tranquilles sont le refuge des lézards. Le plus commun est le lézard des murailles, un reptile présent partout.

Hibernaculum et hôtel à insectes

En zoologie, l’hibernaculum (du nom latin pour la tente romaine utilisée pour les « quartiers d’hiver ») est le refuge, le gîte, la partie d’un terrier ou un endroit de petite dimension qui sert à l’hibernation d’un animal (seul, comme l’ours dans sa tanière), ou d’un groupe social et familial (cas de la marmotte ou les chauves-souris par exemple) afin de passer l’hiver.

En entomologie, la branche de la zoologie dont l’objet est l’étude des insectes, désigne par hibernaculum un abri artificiel pour insectes, il est pareillement appelé un hôtel à insectes. Il peut être également employé le terme hibernarium pour designer un hibernaculum spécialisé pour certains insectes, notamment les chenilles à papillons.

Hôtel à insectes

L’hôtel à insectes, appelé aussi nichoir à insectes, est un dispositif qui vise à faciliter la survie d’insectes et d’arachnides, particulièrement dans des écosystèmes dans lesquels la pollinisation et la biodiversité sont recherchées, à l’exemple du jardin potager, du verger et de la construction haute qualité environnementale (HQE). Il peut être monospécifique comme pour l’osmiculture ou être destiné à abriter plusieurs espèces.

Nichoir à osmies

L’hôtel à insecte peut être utilisé dans le cadre de l’osmiculture pour l’élevage d’abeilles solitaires maçonnes (les osmies), inoffensives pour l’homme, dans le but de favoriser la pollinisation d’un milieu, particulièrement les vergers et les jardins potagers dont elle augmente la productivité. Les osmies sont parmi les pollinisateurs les plus efficaces.
Le nichoir à osmies est également appelé hôtel à abeilles ou nichoir à abeilles

Ruches à bourdons

Les ruches à bourdons sont des ruches principalement destinées à la pollinisation et à l’observation d’une colonie d’espèces du genre Bombus. En outre, elles permettent la protection de ces espèces aujourd’hui menacées.

Les bourdons comme les abeilles sont aussi de grands pollinisateurs. De février à avril, on peut observer une reine fondatrice qui cherchera à nidifier et à développer une colonie. Cette dernière pouvant atteindre 200 individus.

Une ruche à bourdon est constituée de deux parties : la chambre de vol et la chambre de nidification.

La reine, qui seule passe l’hiver, recherche au printemps une cavité naturelle ou un terrier de petit rongeur pour y bâtir un nid à l’aide de mousse, de poils, de feuilles, d’herbe et y pond ses premiers œufs dans des cellules de cire. Afin de peupler une ruche à bourdon, il faut donc rechercher une reine à la sortie de l’hiver et l’enfermer dans la ruche quelque temps. Si tout se passe bien, elle y fondera sa colonie. Des pots de fleurs troués, enfouis la tête en bas, font des merveilles quand on les dispose un peu partout.

Enjeux

Une meilleure connaissance et la protection de ces habitats particuliers a une grande importance pour la biologie de la conservation et la sauvegarde de nombreuses d’espèces menacées. Par exemple, certaines communautés d’insectes saproxylophages comme les coléoptères, les diptères, les hyménoptères telles les abeilles ont besoin de gros bois-morts, d’essences variées, pour hiberner or ce type d’habitat est de plus en plus rare.

Créer un hôtel à insectes

Pour attirer les insectes utiles au jardin, il est donc utile d’y installer des lieux conçus pour les héberger.

Le choix de l’emplacement de l’hôtel à insectes est important, car il doit être abrité des intempéries, positionné dans un endroit exposé au soleil, orienté au sud ou au sud-est et placé dos aux vents dominants. Ceci étant lié au fait que les Insectes sont des animaux poïkilothermes (dits à « sang-froid ») qui dépendent de la chaleur de leur environnement pour réaliser leurs activités. De plus, l’hôtel à insectes doit être surélevé d’au moins 30 centimètres du sol et bien sûr être et situé non loin de plantations ou d’arbres pour la nourriture.

Pour une construction en bois, privilégier une essence de bois durable type : mélèze, douglas ou châtaignier.

L’entretien varie en fonction des matériaux. Ainsi, la paille est à renouveler tous les deux ans, les pommes de pin tous les cinq à six ans, etc.

L’hôtel à insectes peut accueillir différents types d’insectes, auxquelles correspond un dispositif à prévoir pour attirer les espèces suivantes :

  • Pour les chrysopes : des morceaux de cagettes cassées, brande de bruyère et quelques branchages, ou bien une boîte rouge remplie de fibres d’emballage et de paille, avec quelques ouvertures en fente.
  • Pour les bourdons : une boîte avec un trou de 1 cm de diamètre et une planchette d’envol.
  • Pour les abeilles et les guêpes solitaires
    • mégachiles : roseaux, bambous, renouées ou autres tiges creuses,
    • osmies : du bois sec avec des trous (il est important que l’intérieur et l’entrée soient lisses, sans échardes proéminentes, car elles peuvent déchirer les ailes),
    • autres : des briques creuses remplies d’un mélange de glaise et de paille,
  • Pour divers diptères, notamment les syrphes : des tiges à moelle (ronce, rosier, framboisier, sureau, buddleja, renouée, fenouil, bambou, osmanthus, etc.),
  • Pour les insectes xylophages : des vieux bois empilés en début de décomposition,
  • Pour les forficules (perce-oreille) : un pot de fleurs retourné, rempli de foin ou de fibres de bois,
  • Pour les carabes : des morceaux de mousse, branches en décomposition et écorces ou des morceaux de branches,
  • Pour les coccinelles : planchettes séparées par des ardoises,
  • Pour les papillons : planche percée de fentes sur une largeur de 1 cm.

Chrysopes, coccinelles et carabes apprécient aussi les pommes de pin retenues par un grillage.

Une fois réalisé, votre hôtel à insectes va pouvoir accueillir avant l’hiver les insectes et leurs larves pendant la période hivernale et contribuer en enrichir la faune d’insectes, auxiliaires et pollinisateurs du jardin.

Sources et plan : terrevivante.org Lecture recommandée : Hôtel à insectes pour quels insectes

Utilité

Si le rôle éducatif de l’hôtel à insectes n’est plus à démontrer, car la construction de ces structures permet de sensibiliser le public, en particulier les jeunes, à l’importance de la biodiversité, il est aussi un moyen de confier une activité motivante à des personnes socialement stigmatisées.

Par contre, sur le plan entomologique, si les nichoirs à osmies, essentiellement destinés à la pollinisation, sont généralement rapidement utilisés, l’utilité de ce type de structures pour d’autres espèces est parfois contestée.

Les grands hôtels à insectes dont l’efficacité en matière de préservation des espèces est plus controversée et sont très fréquemment reconnus par la communauté entomologique comme étant inappropriés, car ils constituent des plateformes plus propices à la propagation des parasites et provoquant une forte concurrence alimentaire dans les alentours et servent occasionnellement de mangeoires pour les oiseaux. Par ailleurs, ils sont régulièrement implantés dans des espaces dépourvus de nourriture pour les pollinisateurs (fleurs). Les grands hôtels sont donc à proscrire, au profit de nichoirs spécifiques de petite taille de type petits fagots de tiges creuses ou à moelle.

Il est important de noter également que 80 % des abeilles sauvages sont terricoles (creusent un nid dans le sol) et que par conséquent les hôtels ne servent éventuellement qu’à quelques espèces. Le meilleur moyen d’aider les insectes est de gérer son jardin et les espaces verts publics de manière écologique, en préservant des zones de prairie fleurie (un tiers du jardin laissé à la faune par exemple) ainsi que des massifs floraux de plantes indigènes (surtout non horticoles).

Enfin, aucune étude scientifique n’a actuellement établi l’efficacité des nichoirs à insectes dans le cadre de la préservation des espèces : il se peut que leur occupation ne soit due qu’à un report par rapport à d’autres gîtes naturels.

Abreuvoir à insectes

Les insectes pollinisateurs, bien qu’ils se nourrissent pour la plupart de nectar, peuvent avoir besoin d’eau pour s’hydrater, surtout par forte température ou période de sécheresse. De plus, les abeilles sauvages peuvent aussi avoir besoin d’eau pour leur nid. Par exemple, les bourdons ramènent de l’eau à la colonie pour abreuver les autres ouvrières, les larves, et rafraîchir le nid. Les Osmies utilisent de l’eau pour rendre l’argile et la terre malléables afin de les utiliser pour « maçonner » et fermer leur nid.

Tous ces insectes vont donc chercher des points d’eau plus ou moins accessible où ils risquent de se noyer.

Créer un abreuvoir à insectes

Pour réaliser un abreuvoir à insecte, il faut un récipient pouvant accueillir une bonne quantité d’eau et d’y ajouter des éléments permettant aux insectes de se poser en toute sécurité.

Si l’abreuvoir est plat et peu profond, on peut y placer des pierres et des cailloux et lui donner un certain coté esthétique.

S’il est plus profond, on peut y faire flotter du bois ou des banchages ou des bouchons de liège (coupés en deux dans le sens de la longueur pour éviter le retournement du bouchon lorsque l’insecte se pose dessus).

Ensuite, il suffit de remplir avec de l’eau du robinet (le chlore s’évapore assez rapidement).

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