La Fédération des clubs de la défense
Héritière de l’Union fédérale des clubs de la défense nationale et des forces armées fondée en 1959, devenue en 1966 l’Union fédérale des clubs sportifs et artistiques des armées, la Fédération des clubs de la défense comptait à sa création 29 clubs et 7 600 adhérents. Elle compte aujourd’hui 430 clubs pour 150 000 adhérents répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain, en outre-mer et à l’étranger. La FCD est agréée par le ministère des Sports, membre du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) depuis 1993 et reconnue d’utilité publique par l’ordonnance 2015-904 du 23 juillet 2015.
La fédération accueille dans ses clubs l’ensemble de la communauté de défense : militaires de chaque armée, direction ou service et de la gendarmerie ; personnels civils du ministère des Armées, auxquels se joignent leurs familles et les personnes extérieures à la défense dans le cadre du lien Armée-Nation.
Centre national des sports de la défense – bataillon de Joinville
Le bataillon de Joinville est une unité militaire de l’armée française accueillant des appelés sportifs. Il prend place dans les établissements de formation à la pratique sportive constituée au sein des armées depuis 1852 avec l’École normale militaire de gymnastique de Joinville. Le bataillon de Joinville est dissous en juin 2002 en raison de la fin de la conscription. En 2014, le bataillon de Joinville est reconstitué avec 88 sportifs de haut niveau sous contrat avec l’armée, au sein du Centre national des sports de la défense (CNSD). Ainsi, une compagnie regroupant les disciplines estivales de 22 fédérations sportives et une compagnie hiver intégrant l’équipe de France militaire de ski forment des champions dans l’armée. En octobre 2019, un protocole de soutien pour Paris 2024 est signé au centre national des sports de la Défense de Fontainebleau, permettant ainsi de soutenir le sport français en recrutant jusqu’à 175 sportifs de haut niveau de la défense (SHND).
L’École normale militaire de gymnastique de Joinville
L’École normale militaire de gymnastique de Joinville ouvre ses portes le 15 juillet 1852 à la redoute de la Faisanderie, un ouvrage militaire des fortifications de Saint-Maur, en limite est du Bois de Vincennes et du plateau de Gravelle. Voir Charles d’Argy. Le terrain fait alors partie du territoire de la commune de Joinville-le-Pont, dans le département de la Seine (aujourd’hui dans le Val-de-Marne). L’objectif de l’école est de former des moniteurs militaires de gymnastique. Mais elle « va rapidement s’impliquer hors de l’espace propre à l’armée en profitant de la double opportunité de l’obligation de la gymnastique dans les écoles publiques et de l’absence de dispositifs de formations à l’éducation physique scolaire. » En 1872, l’école devient l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville et forme les gymnastes régimentaires. Plus tard, elle contribue à former les sportifs français participant aux Jeux olympiques.
En 1914, elle ferme du fait de la Première Guerre mondiale. Elle rouvre partiellement en 1916. En 1925, elle prend l’appellation d’« école supérieure d’éducation physique ». En 1939, elle ferme du fait de la Seconde Guerre mondiale. Ses anciens cadres reprennent leurs fonctions dès 1941 dans les établissements civils et militaires comme le collège national des moniteurs et des athlètes d’Antibes, l’institut national des sports de Paris, les écoles nationales d’entraînement physique militaire de Pau-le-Hameau et d’Antibes, le centre sportif de l’armée de Pau, le centre sportif des forces armées de Joinville, le bataillon de Joinville, le groupement sportif interarmées de Joinville et l’école interarmées d’entraînement physique et des sports de Joinville.
Le bataillon de Joinville
En 1945, l’Institut national des sports est créé. En 1948, le groupement sportif de Joinville s’installe dans les locaux du Fort neuf (fort de Vincennes), près du château, puis dans ceux de la Faisanderie (redoute de la Faisanderie), avant d’être transféré, sous le nom de Groupement sportif interarmées de Joinville, dans la redoute de Gravelle, libérée en 1955 par l’École normale supérieure d’éducation physique de garçons. En 1956, est créé le bataillon de Joinville pour les appelés sportifs de renom. Il comporte des sportifs dans de très nombreuses disciplines.
Le 1er juillet 1967, l’école d’entraînement physique militaire d’Antibes, les sections sportives de tir de Montauban, de parachutisme de Pau, de pentathlon moderne de Bordeaux et le centre d’entraînement physique et des sports de la Marine de Toulon se regroupent à Fontainebleau pour former l’École interarmées des sports. Ce nouvel établissement reprend les missions de l’école supérieure d’éducation physique de Joinville. Avec la suspension du service national militaire obligatoire, le bataillon de Joinville disparaît en juin 2002.
Au total, le bataillon de Joinville a accueilli 21 000 sportifs de haut niveau, dont de futur celebrité comme : Jacques Anquetil ; Maxime Bossis ; Youri Djorkaeff ; Just Fontaine ; Jean Galfione ; Maurice Genevoix ; Henri Leconte ; Bixente Lizarazu ; Yannick Noah ; Emmanuel Petit ; Michel Platini ; Olivier Rouyer ; Zinédine Zidane ; Laurent Fignon…
Conseil international du sport militaire
Le Conseil international du sport militaire (CISM) a été fondé le 18 février 1948 par Henri Debrus en remplacement du Conseil des Sports des Forces Alliées (A.F.S.C) qui fut dissous à cause de la Guerre froide est l’une des plus grandes organisations multidisciplinaires dans le monde. Le CISM organise chaque année plus de vingt championnats du monde militaires de différents sports pour les forces armées de ses 137 pays membres. Il organise également des compétitions continentales et régionales et les jeux mondiaux militaires tous les quatre ans, tout comme les jeux mondiaux militaires d’hiver.
Le CISM, comme beaucoup d’instances internationales, a pour but de contribuer à la paix mondiale en unissant les forces armées à travers le sport. La devise sous laquelle il exerce ses activités est « L’amitié par le sport ».
Pentathlon militaire
Le pentathlon sous sa forme moderne fut inventé par le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes. Comme les épreuves du pentathlon antique étaient choisies suivant les compétences du soldat idéal de l’époque. L’idée répandue que le pentathlon moderne fut conçu comme le test du soldat moderne idéal tient au choix d’épreuves à connotation martiale, qui attirèrent initialement de nombreux officiers qui y virent pour but l’entraînement du soldat dans cinq compétences militaires. Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, certaines de ces compétences (l’escrime et l’équitation) étaient devenus totalement désuètes.
C’est en 1946 qu’un officier français, le capitaine Henri Debrus (promu ensuite colonel et président du Conseil International du Sport Militaire (CISM)) eut l’idée d’organiser une compétition sportive réservée exclusivement à l’armée. Ce fut durant des discussions tenues à Francfort, qui ont mené à la création du Conseil sportif des forces alliées, que son attention s’est portée sur une technique originale d’entraînement physique de l’armée des Pays-Bas. Après avoir été largués dans une zone donnée, les parachutistes devaient parcourir vingt kilomètres comportant nombre d’obstacles et d’exercices de combat (tir et lancer de grenades).
Debrus s’inspira de cet entraînement néerlandais, en supprimant le saut en parachute et en modifiant les autres épreuves pour former un ensemble cohérent qui constituerait un entraînement au sol idéal. Une compétition expérimentale eut lieu au centre d’entraînement militaire de Fribourg, dans la zone d’occupation française en Allemagne, en août 1947. Seuls la Belgique, les Pays-Bas et la France prirent part à cette compétition.
Depuis 1950 se tiennent des championnats du monde annuels. Le sport a vu sa popularité grandir, et de nos jours 30 nations y participent. Le CISM organise aussi des pentathlons destinés à la marine militaire et l’armée de l’air.
Les épreuves
- Tir. À 200 mètres de la cible, les participants sont mis à l’épreuve sur la précision (10 tirs en 10 minutes) et la vitesse (10 tirs en une minute).
- Course d’obstacles. Les participants font une course – communément appelée « parcours du combattant » – de 500 mètres avec 20 obstacles.
- Natation. Un 50 mètres incluant 4 obstacles.
- Jet de grenades. Les participants sont évalués séparément sur la précision et la distance de tir. Dans l’épreuve de précision, les participants jettent 16 grenades factices vers des cibles de distances variées.
- Cross-country. Course à pied de 8 km sur un parcours balisé.
Des variantes existent notamment où l’épreuve de cross country est remplacée par une épreuve d’orientation ou des compétitions par équipes avec entraide lors des épreuves avec obstacles.