L’histoire vivante est une méthode pédagogique, d’origine anglo-saxonne dénommée le « living history », elle tient à la fois de la médiation culturelle, autrefois appelée « vulgarisation des connaissances » et de l’éducation populaire. Elle est aussi une pratique sociale et culturelle, souvent de loisir, parfois professionnelle. Elle intègre et diffuse des données historiques certifiées par le biais de ses animations en costumes et dans la restitution d’accessoires relatifs à l’époque choisie, le tout dans une présentation interactive qui vise à donner au Public le sentiment de remonter dans le temps de façon à ce qu’il soit plus réceptif aux informations transmises.
En France, l’histoire vivante, (qui peut se décliner également sous la forme d’archéologie vivante pour les périodes pré et proto-historiques), a été rapidement confondue avec un concept venu des pays scandinaves, celui de « vivre l’histoire », aujourd’hui quasi disparu ou fondu dans une partie de la Reconstitution historique¹, qui consistait à proposer au public de revivre en immersion totale une période historique donnée dans les conditions d’une époque définie : par exemple « Family in the past » au parc archéologique de Lejre au Danemark, proposait de revivre une semaine à l’Âge du fer.
Le terme histoire vivante décrit par ailleurs la manière dont l’histoire est rendue vivante pour le grand public lors d’évènements populaires.
Bien qu’elle ne cherche pas nécessairement à reconstituer un événement spécifique, l’histoire vivante incorpore parfois des éléments venus d’autres pratiques, comme de la Reconstitution historique¹.
Propulsée par l’English Heritage depuis des décennies, l’Histoire vivante est essentiellement tournée vers l’éducation et l’instruction ; soit du public comme c’est le cas en France notamment, ou de ses membres comme c’est le cas dans les pays anglo-saxons avec une vision américaine peut être plus associative avec des phénomènes d’éducation populaire originaux tels que le SCA (Society for Creative Anachronism) qui a pour but de faire étudier et de faire revivre les cultures médiévales européennes ou tournée vers les publics par une certaine forme de médiation en leur transmettant des savoirs venus des différents milieux scientifiques. Elle peut être un outil d’éducation de masse sur les sujets historiques et compenser ainsi l’échec scolaire et la déscolarisation, elle fait ainsi véritablement de l’éducation populaire. Grâce à certains aspects, elle est à la fois proche du Spectacle vivant² et du monde de l’éducation.
De ces simples faits, l’Histoire vivante se différencie des autres pratiques tel la Reconstitution historique¹, le Jeu de rôle³, le Grandeur Nature⁴ (GN), le Cosplay⁵ ou des pratiques plus sportives tels les Arts martiaux historiques européens⁶ (AMHE) ou encore le Béhourd⁷ récemment venu des pays de l’Est ou encore de l’Airsoft⁸, et sans oublier les collectionneurs de Militaria9, car toutes ses pratiques ont en commun le fait « d’être tournée vers l’intérieur », c’est-à-dire, de privilégier des actions visant leurs pratiquants (entraînement, instruction, apprentissage, formation, immersion, collection …) alors que l’Histoire vivante vise en premier lieu le Public et donc le fait « d’être tournée vers l’extérieur ».
L’histoire vivante est un moyen éducatif qui peut être utilisé par les médiateurs des musées, des sites historiques, des parcs archéologiques, du patrimoine, dans les écoles et dans les évènementiels de reconstitutions historiques afin d’informer et d’éduquer l’ensemble des publics ou ses propres membres et de les amener à de meilleures connaissances et à une meilleure compréhension d’une époque.
Les structures publiques ou privées comme les musées et les parcs archéologiques font régulièrement appel à des professionnels pour les aider à transmettre aux Publics, certaines d’entre elles font appel à des associations d’histoire vivante avec des normes d’authenticité élevées pour le même rôle lors d’événements spéciaux. De tels événements n’incluent pas nécessairement une simulation de bataille, mais visent à décrire le style de vie représentatif d’une époque. Cela inclut souvent des animations militaires et civiles.
¹La reconstitution historique est une pratique qui consiste à recréer certains aspects d’un événement passé, d’une période historique ou d’un mode de vie précis, en s’appuyant sur des éléments matériels reproduisant celui de la période concernée.
²Le spectacle vivant se caractérise par la coprésence d’actants (ceux qui donnent à voir et à entendre) et d’un public (ceux qui ont accepté de voir et d’entendre).
³Le jeu de rôle est une technique ou activité, par laquelle une personne interprète le rôle d’un personnage (réel ou imaginaire) dans un environnement fictif.
⁴Le jeu de rôle grandeur nature ou simplement grandeur nature (abrégé GN) est une forme de jeu de rôle dans laquelle les joueurs incarnent physiquement un personnage dans un univers fictif. Les joueurs interprètent leur personnage par des interactions et des actions physiques, d’après des règles de jeu et l’arbitrage d’organisateurs.
⁵Le cosplay est un mot-valise anglais composé de « costume » et « play » (« jouer »), c’est un loisir qui consiste à jouer le rôle de ses personnages en imitant leur costume, leurs cheveux — à l’aide d’une perruque ou en réalisant la même coupe de cheveux que celle du personnage — et leur maquillage.
⁶Les arts martiaux historiques européens (AMHE) est un terme qui désigne à la fois l’ensemble des arts martiaux qui ont existé en Europe et qui sont tombés dans l’oubli, et une démarche de reconstitution de ces arts martiaux, qui est apparue depuis 1990, environ.
⁷Le béhourd est un sport de combat impliquant l’utilisation d’armes et d’armures.
⁸L’airsoft est une activité sportive dans laquelle les participants utilisent des répliques d’armes à feu propulsant de petites billes en plastique et peuvent également endosser des uniformes modernes ou passés en fonction du thème choisi.
9Militaria est un mot synonyme « d’antiquités militaires », utilisé par les collectionneurs pour désigner tous les objets, dont les uniformes et les matériels, témoignant de l’activité militaire de toutes les époques.